Le nouveau réseau social Threads, lancé par le géant américain Meta pour rivaliser avec Twitter, poursuit jeudi un démarrage en trombe avec plus de dix millions d'utilisateurs dès ses premières heures mais son déploiement en Europe est retardé pour des raisons réglementaires.
L'application, lancée mercredi à 23H00 GMT dans 100 pays et qui fonctionne pour le moment sans publicités, est le plus grand défi porté à Twitter, propriété d'Elon Musk, déjà fragilisé par une série de péripéties.
Il avait auparavant répondu sur son compte à plusieurs utilisateurs et annoncé le passage de la barre des cinq millions d'inscrits durant les quatre premières heures d'existence de la plateforme.
Sur Threads, nombre de célébrités comme Jennifer Lopez, Shakira et Hugh Jackman ont déjà ouvert des comptes de même que Netflix ou le Washington Post, Reuters et The Economist.
L'app de conversations écrites d'Instagram.
Voilà la description de Threads (des "fils" en anglais) sur l'Apple Store.
Pas en Europe
La mise en ligne de Threads intervient quatre mois seulement après que les premiers échos du projet ont filtré, et quelques jours après de nouvelles péripéties chez Twitter déjà affaibli par une série de décisions mal accueillies depuis sa prise de contrôle par Elon Musk - transformation en service payant de la vérification d'un compte ou licenciement de la quasi-totalité des équipes de modération des contenus.
Samedi, le milliardaire a annoncé la mise en place, officiellement à titre provisoire, d'une limite au nombre de messages consultables par compte et par jour.
Lundi, Twitter a révélé que le tableau de bord TweetDeck ne serait bientôt plus accessible qu'aux comptes vérifiés, donc payants.
Pour lui, Threads représente bien une menace existentielle pour Twitter.
Synergies
Meta ne fait pas mystère des synergies sur lesquelles il entend s'appuyer pour faire croître rapidement son nouveau-né, le présentant d'entrée comme une émanation d'Instagram.
Avec ses plus de deux milliards d'utilisateurs actifs, Instagram offre à Threads une rampe de lancement dont n'auraient pu rêver les petits compétiteurs de Twitter, de Mastodon à Bluesky, en passant par les sites prisés des ultra-conservateurs comme Truth Social, Parler, Gettr ou Gab.
Cette perspective est potentiellement d'autant plus inquiétante pour Twitter que le groupe de San Francisco a vu fondre son chiffre d'affaires publicitaire depuis l'arrivée d'Elon Musk à sa tête.
Un exode que n'est pas encore parvenu à enrayer la nouvelle directrice générale, Linda Yaccarino, arrivée il y a un mois chez Twitter mais très silencieuse jusqu'ici.