Crédit Vidéo : Guillaume Kere / Nouvelle Aube
A Ouagadougou la capitale du Burkina Faso, les populations prennent leurs dispositions pour éviter de se faire piquer par les moustiques verteurs du paludisme.
Au Burkina Faso, après des semaines de retard, les pluies sont enfin là. Elles font le bonheur des paysans qui en dépendent pour leurs cultures mais elles viennent aussi avec leur lot de problèmes surtout sanitaires. Pendant cette période, les moustiques se multiplient augmentant considérablement les cas de paludisme dans le pays. Pour éviter la maladie, de nombreux burkinabè prennent leurs précautions. Toutefois certains des produits utilisés présentent des effets indésirables sur la santé.
En ce mois de juillet, le ciel ouvre régulièrement ses vannes sur le Burkina. Et les pluies sont venues avec une armée de moustiques qui pullulent un peu partout dans le pays. A Ouagadougou la capitale, les populations prennent leurs dispositions pour éviter de se faire piquer. Fataou Sango, est chargé de la professionnalisation dans une organisation, il ne sort jamais sans sa pommade anti-moustiques.
"Moi, le paludisme me fatigue beaucoup. Ça me donne la nausée, des maux de tête et ça me coupe l’appétit. J’ai toujours ma pommade, même quand je viens au bureau, même quand je suis à la maison. J’ai opté pour ça parce que c’est une méthode très simple pour moi"
, explique-t-il. Amadou Cissé indique quant à lui, que dans la journée, il utilise la pommade anti-moustique pour se prémunir et la nuit, il dort sous moustiquaire et allume l’insecticide en spirale qui produit de la fumée.
Mais ces produits chimiques ne sont pas sans conséquence sur la santé. M. Cissé signale qu’il est allergique à l’insecticide fumant et à la pommade anti-moustique.
"Dans les premières heures si je mets la pommade, peut-être, je suis enrhumé mais je vois que c’est mieux que d’avoir le paludisme",
analyse-t-il. Karidjatou Barro qui utilise un spray anti-moustique rapporte que le produit provoque des démangeaisons mais ce n’est rien de grave, insiste-t-elle.
Pour éviter ces effets indésirables, le président de l’Association des étudiants en biologie médicale de l'université Joseph KI-Zerbo recommande aux populations de privilégier l’usage des produits certifiés.
Rachid Ouedraogo rappelle que cela permet d’éviter les dermatoses et les infections pulmonaires à court ou à long terme. Et d'ajouter:
Les gens peuvent vérifier les compositions chimiques de ces produits-là avant de les utiliser pour éviter les allergies.
Toutefois l’étudiant en biologie médicale conseille aux populations
"d’utiliser surtout les modes naturelles et mécaniques comme dormir sous des moustiquaires imprégnées que l’Etat offre chaque année. Aussi veiller à ce que les eaux de canalisation dans nos maisons soient couvertes, aussi éviter les petits nids-de-poule aux abords de la maison ou dans la maison où l’eau peut être stockée et favorise le développement des moustiques. Il faut éviter cela"
.
Il faut préciser que dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre les maladies à transmission vectorielle, le Burkina Faso a lancé en juin dernier une campagne de lutte anti-larvaire. Elle a permis entre autres, de faire des opérations de démoustication, de traitement des gîtes larvaires et de sensibilisation des populations.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), en 2021 le paludisme a provoqué la mort de près de 19 mille personnes au Burkina Faso, les populations les plus vulnérables étant les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes. Selon l’organisation, toujours en 2021, plus de 12 millions de personnes ont été touchées par le paludisme sur une population d’environ 23 millions d’habitants.
Depuis le début de cette année 2024, le Burkina Faso s’est résolument engagé dans la campagne de vaccination des enfants de cinq mois à deux ans contre le paludisme. Le pays a été choisi pour procéder à la phase pilote du RTS,S, le tout premier vaccin contre le paludisme. Quelque 25 mille enfants sont ciblés dans les zones du pays où la maladie frappe le plus.