
A Ouagadougou, des artisans en situation de handicap fabriquent eux-mêmes des engins roulant adaptés aux handicapés moteurs. L’expérience en cours depuis plusieurs années se poursuit au grand bonheur des personnes à mobilité réduite qui en profitent pour avoir des moyens de déplacements à prix abordables.
Florence Ido est une personne handicapée qui avait d’énormes difficultés à se déplacer. Mais depuis plus de deux mois, elle est entrée dans une autre dimension. Elle prend du plaisir à redécouvrir avec facilité Ouagadougou sa ville grâce à un engin atypique. Cette moto qui peut transporter deux passagers, a trois roues à l’arrière et une seule devant.
"Je me déplace avec facilité, je n’ai aucun souci, je suis très contente"
, confie-t-elle.
Son salut, Florence l’a trouvé dans le centre dénommé "Tonde nao" qui signifie "nos pieds" en Mooré, la langue locale la plus parlée au Burkina Faso. Ce centre, monté avec l’aide de l’Ong burkinabé AMPO, est spécialisé dans la fabrication de moyens de déplacement adaptés aux personnes vivant avec un handicap moteur.
L’autre particularité du centre, il ne fonctionne qu’avec des artisans qui sont eux-mêmes en situation de handicap.
Cet atelier de soudure peut transformer des motos et les rendre pratiques pour des personnes ayant des problèmes de motricité.
Le centre fabrique également de toutes pièces, des fauteuils roulants qui se déplacent grâce à la force des bras.
Pour Souleymane Sawadogo, le gérant du centre, qui mieux qu’un handicapé pour comprendre les difficultés d’autres personnes comme lui ? C’est selon lui, la raison qui explique le choix de ne travailler avec des artisans eux-mêmes en situation de handicap.
Jacques Sawadogo qui est artisan-soudeur soutient que le handicap n’est pas une fatalité. En train de finir la fabrication d’un tricycle pour personne à mobilité réduite, il assure être en mesure de modifier même une voiture pour l’adapter à la condition des personnes handicapées.
"Si tu es handicapé et que tu m’amènes ta voiture ayant une boite automatique, je peux l’adapter pour te permettre de la conduire"
, promet-il.
Quant au responsable du centre, il note que toutes les personnes handicapées qui travaillent dans l’atelier de soudure s’épanouissent.
"Les séquelles de la maladie sont toujours là et visibles mais à l’intérieur de la personne elle-même, elle n’est plus cela. C’est pour cela que je dis que le handicap n’est pas une fatalité. Quelque part, il nous ouvre des portes, ailleurs, il nous limite"
, témoigne Edouard Ouédraogo.
Selon Handicap International 56,5 % des personnes handicapées burkinabè n'ont pas d'activité professionnelle au Burkina Faso et 20 % des enfants n'ont toujours pas accès à l'éducation de base. A préciser que l’association Ampo milite surtout pour l’éducation des personnes vivant avec un handicap.
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