La mode contribue à la pollution, mais à Ouidah, au Bénin, une initiative recycle les déchets textiles en objets utiles et décoratifs, fabriqués par des personnes handicapées pour préserver l'environnement.
La mode est aussi un facteur de pollution. Pour mieux préserver l’environnement, une initiative est en cours d’implémentation à Ouidah au Bénin. Il s’agit du recyclage des déchets des textiles pour en faire des objets nécessaires dans la vie quotidienne ou objets décoratifs, réalisés par des handicapés.
Ils sont dix handicapés, un homme et neuf femmes, rassemblés dans un atelier à Ouidah à une trentaine de kilomètres de Cotonou. L’essentiel de leur travail consiste à trier et tisser les coupons des tissus de couture. Quand les uns s’occupent du tissage, les autres travaillent à agencer les coupons tissés pour en faire des couvre-verres, des dessous d’assiettes ou de verres, etc.
Pierrette Akindélé est une handicapée vivant à Ouidah. Elle n’a jamais pensé qu’un jour elle pourrait vivre du recyclage des déchets des textiles.
"Au début, je ne comprenais point comment on peut réutiliser les coupons des couturiers. Je doutais quand j’ai mis le pied à l’étrier. Au commencement, mes tissages n’étaient pas parfaits. Il fallait les défaire et les reprendre. Mais au bout d’un mois et demi, j’ai pris le pli et mes tissages ne faisaient plus objet de critiques"
, martèle –t-elle.
Nouvelle expérience !
Nouvelle expérience !
Cette initiative est déjà expérimentée au Burkina Faso. Elle est maintenant en implémentation au Bénin. Jacques Mêhinto est le leader de ce groupe de handicapés résidents à Ouidah.
Il est fier de faire cette expérience parce qu’elle permet, dit-il, de mettre un terme à la mendicité des personnes handicapées.
"Ceux-là nous devons les conscientiser pour qu’ils apprennent un métier. Ce faisant et réunis au sein d’une association, vous pourrez bénéficier de l’appui d’un projet. De nos jours, il n’est plus bien de continuer à voir au Bénin des personnes handicapées mendier le long des routes ou dans les feux tricolores"
, tambourine Jacques Mêhinto.
Avec les déchets des textiles, les handicapés émerveillent à travers leur créativité.
La marraine de cette association des handicapées est Nadia Adanlè, une designer béninoise. Elle fait de l’inclusion des handicapés une priorité. Pour elle, c’est même un devoir moral.
"A chaque poste de décision, à chaque position où nous avons une parcelle de pouvoir, intégrons cette population-là dans nos réflexions, dans nos apports, dans nos démarches, dans nos projets. C’est plus que bénéfique parce que ce sont des facteurs qui galvanisent même le reste du personnel"
, conseille Nadia Adanlè.
L’aventure avec les handicapés a démarré depuis 2013. En les côtoyant Nadia Adanlè les connait mieux désormais et invite tous à intégrer l’inclusion dans leurs différents projets.
Par
Romuald Vissoh
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