Crédit Vidéo : Ulrich Yasser / Nouvelle Aube
Lors de l’audience tenue il y a une semaine, les avocats de Mohamed Bazoum ont tous quitté la salle criant à une violation des droits de la défense.
Depuis le 10 mai dernier, l’ancien président nigérien, Mohamed Bazoum, fait face à une procédure de levée de son immunité devant la Cour d’Etat. Le pouvoir militaire compte le poursuivre pour des faits de haute trahison, apologie et financement du terrorisme. Lors de la dernière audience tenue le 7 juin, ses avocats ont suspendu leur participation aux débats. Ils dénoncent une parodie de justice.
Mohamed Bazoum et ses proches retiennent leur souffle. Ce vendredi 14 juin la Cour d’Etat la plus haute institution judiciaire du Niger va se prononcer sur la demande de levée de l’immunité de l’ancien président.
Lors de l’audience tenue il y a une semaine, ses avocats n’ont pas suivi l’audience jusqu’à son terme. Ils ont tous quitté la salle criant à une violation des droits de la défense. Ils ont estimé que c’est illégal qu’on leur empêche de voir leur client.
"La défense du président Bazoum a conclu qu’il n’y a pas de justice dans ce pays, ou que si elle existe, c’est une justice distributive, c’est une justice à double vitesse et la défense de Bazoum s’est retirée pour les laisser poursuivre leur parodie de justice. Les droits de la défense ne sont pas respectés et bien la défense ne peut pas jouer son rôle"
, s’est justifié Me Moussa Coulibaly, l’un des conseils de l’ancien président.
Au Niger cette procédure suscite beaucoup d’intérêt. Abdou Lokoko, acteur de la société civile était présent dans la salle d’audience de la Cour d’Etat vendredi dernier. Il souhaite que la Cour d’Etat accède à la demande de la levée de l’immunité de Bazoum pour permettre au public de comprendre ce qui lui est vraiment reproché.
"Vraiment, ce qui a été dit dans cette salle, ce que nous avons entendu est tellement grave, portant atteinte à la sécurité de l’Etat. Je pense que les nigériens doivent tout savoir et que ce procès soit un procès qui soit libre et ouvert à tout le monde. Il faut même le médiatiser pour que le monde entier sache ce qui s’est passé exactement et ce qu’on lui reproche et qu’on lui donne la possibilité de se défendre"
, recommande-t-il.
Le 14 juin, si la justice ordonne la levée de l’immunité de l'ancien président Mohamed Bazoum, il sera confronté à un procès pour haute trahison, apologie et financement du terrorisme. Le pouvoir du général Abdourahamane Tiani l’accuse d’avoir eu des échanges à l’intérieur comme à l’extérieur, dans le but de déstabiliser le Niger.
Renversé par un coup d’Etat en juillet 2023 après un peu plus de deux ans au pouvoir, Mohamed Bazoum et sa femme sont détenus à la résidence présidentielle à Niamey.