Le logo de l’assurance retraite et des chiffres en relation avec la réforme des retraites. @ Lionel BONAVENTURE / AFP
La France se prépare à d'intenses manifestations, le gouvernement devant dévoiler mardi sa réforme des retraites, pour laquelle l'âge de départ sera vraisemblablement repoussé à 64 ans, une volonté du président Macron faisant l'unanimité contre elle dans le monde syndical.
"Si Emmanuel Macron veut en faire sa mère des réformes (...) pour nous ce sera la mère des batailles"
, prévient le patron du syndicat Force ouvrière (FO) Frédéric Souillot, opposé à cette réforme comme l'ensemble des organisations syndicales et les oppositions politiques, hormis la droite plus conciliante.
La France a connu depuis une trentaine d'années une série de grandes réformes de ses systèmes de retraite pour répondre au vieillissement de la population et à la dégradation financière de ses caisses.
A chaque fois ou presque, l'allongement annoncé du temps d'activité avait provoqué des mouvements sociaux, dans un pays où le taux d'emploi des seniors est en outre particulièrement bas.
"Le seul levier que nous avons c'est de travailler plus longtemps"
, a toutefois insisté le président français.
La Première ministre Elisabeth Borne pourrait, selon plusieurs de ses interlocuteurs,
proposer un report de l'âge légal de départ à 64 ans, au lieu de 62 actuellement, après avoir envisagé 65 ans.
Ce report serait associé à une accélération de l'allongement de la durée de cotisation, qui passerait à 43 ans, avant l'horizon 2035 fixé par une précédente réforme.
L'exécutif espère ainsi réduire les dépenses à l'horizon 2030. Il serait prêt à relever le minimum retraite à 1.200 euros pour l'ensemble des retraités.
Mais la mesure d'âge reste fortement impopulaire. Plus de deux tiers des Français (68%) sont défavorables au report à 64 ans, selon un sondage Ifop-Fiducial.
C'est dans la rue que
, face à une réforme
"idéologique" "anti-sociale"
et au
favorisée, affirme la nouvelle patronne des Verts, Marine Tondelier.
Mais
"je pense que le gouvernement va tout faire pour nous dissuader d'aller manifester avec des répressions fortes"
, a-t-elle poursuivi sur France Inter-franceinfo-Le Monde.
Sur l'échiquier politique, les oppositions de gauche, de gauche radicale et d'extrême droite ont toutes déjà manifesté leur opposition à une réforme qualifiée d'
.
Le gouvernement français espère donc rallier les élus de la droite modérée (Les Républicains-LR), dont le patron Éric Ciotti s'est à l'inverse déjà dit prêt à "voter une réforme juste".
Un vote LR pourrait éviter le recours au 49.3, ce dispositif taxé d'être peu démocratique, déjà utilisé à une dizaine de reprises sous le second mandat d'Emmanuel Macron
depuis que son parti a perdu la majorité à l'Assemblée nationale, qui permet à l'exécutif de faire adopter un projet de loi sans vote.
Le texte sera examiné en Conseil des ministres le 23 janvier mais les syndicats, qui se réunissent mardi soir, envisagent de mobiliser avant, alors que la coalition de gauche Nupes tient meeting les 10 et 17 janvier et que LFI (gauche radicale) manifeste le 21.
Le projet de loi doit passer en commission à l'Assemblée nationale à partir du 30 janvier, et dans l'hémicycle le 6 février.
Le patron de la CGT Philippe Martinez ironise sur l'
de l'exécutif qui rassemble les syndicats dans l'action pour la première fois depuis douze ans.
"Le front syndical et politique sera totalement uni dans cette bataille"
, a promis sur la chaîne BFMTV le coordinateur de LFI Manuel Bompard.
Samedi, les "gilets jaunes" - dont les rassemblements pendant plus d'un an avaient fait vaciller Emmanuel Macron durant son premier mandat - ont rebattu le pavé.
Seules 4.700 personnes, dont 2.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur, étaient présentes pour ce premier raout, rythmé par des chants hostiles au président français, mais sans les violences ou heurts entre manifestants et forces de l'ordre qui avaient émaillé le mouvement de fin 2018 à début 2020.
"Ca va prendre de l'ampleur avec la réforme des retraites, on recommence"
, pronostiquait toutefois Hasna Kenider, une assistante administrative et manifestante.
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