X Æ A-12: "Tu n’es pas le président !"

12:4715/02/2025, Cumartesi
MAJ: 15/02/2025, Cumartesi
Nedret Ersanel

Le cauchemar que l’Europe voyait chaque nuit est devenu réalité: la rencontre Trump-Poutine a eu lieu et redéfinit complètement les relations internes de l’Occident. Et cela ne s’arrêtera pas là. Cette rencontre va aussi redéfinir les relations entre l’Occident et le reste du monde… Comme Trump est une figure écrasante, nous avons commencé à voir la source des changements uniquement à travers les individus. Pourtant, il y a ici un Trump qui surfe sur les vagues du "nouvel ordre mondial". Ils s’alimentent

Le cauchemar que l’Europe voyait chaque nuit est devenu réalité: la rencontre Trump-Poutine a eu lieu et redéfinit complètement les relations internes de l’Occident. Et cela ne s’arrêtera pas là. Cette rencontre va aussi redéfinir les relations entre l’Occident et le reste du monde…


Comme Trump est une figure écrasante, nous avons commencé à voir la source des changements uniquement à travers les individus. Pourtant, il y a ici un Trump qui surfe sur les vagues du "nouvel ordre mondial". Ils s’alimentent mutuellement. Même si Biden avait gagné, la tendance au multipolarisme ne se serait pas arrêtée. Elle aurait simplement été plus douloureuse...


Ne vous perdez pas dans les longs discours qui analysent en détail la position de l’Europe. C’est simple: les dirigeants européens étaient pro-Biden. Ne réduisez pas cela à une personne, ils étaient aussi pro-Obama. Il s’agit d’une école de pensée. Et c’est exactement le même noyau qui domine l’approche pro-américaine en Türkiye…


Nous ne débattons pas de "qui est meilleur", nous cherchons à comprendre ce qui est quoi…


Les déclarations simultanées du secrétaire d’État américain, du secrétaire à la Défense et du président lui-même montrent que si les négociations sur l’Ukraine ne produisent pas de résultats différents, alors l’Europe, l’OTAN et les États-Unis ont perdu. La dure réalité ne concerne pas Trump, car il ne se considère pas comme responsable de cette situation. Ce qu’il répète souvent – "si j’avais été là, cette guerre n’aurait jamais commencé" – veut dire exactement cela…


Que les États-Unis et l’Europe perdent signifie que les pro-Biden et leur idéologie perdent. Ce qui pousse les dirigeants européens à s’affoler, ce n’est pas uniquement la chute de l’Ukraine, c’est leur propre chute. Et cela ne se limite pas à une défaite politique, ils chutent du monde lui-même. Les crises économiques et sociales qui secouent l’Europe, les élections à venir qui renverseront des gouvernements ou forceront des coalitions avec l’opposition, tout cela annonce la fin d’une ère. Ce sont ces dirigeants sans envergure, que tout le monde critique, Türkiye incluse. Ils sont incompétents, incapables de comprendre la nouvelle réalité du monde et de s’y adapter. Ils sont écrasés sous les attaques de Trump et la pression du changement mondial…


Ne vous laissez pas tromper par le nombre limité de sièges à la table de négociation. La table ukrainienne est bien plus grande. L’opposition de l’Europe et du gouvernement de Kiev à leur statut de "second rôle" traduit leur peur d’être exclus du jeu.


Pour l’Ukraine, il ne reste qu’à regretter et observer: perte de territoire, capitulations humiliantes, braderie des ressources naturelles, des dizaines de milliers de morts, un pays qui paiera cette guerre pendant des décennies. Le sort de Zelensky est incertain. Quand Trump dit à Poutine "il faudra aussi organiser une élection", cela veut tout dire.


Tout cela est le résultat de la politique de Biden et de son entourage…


Mais la "grande table" cache autre chose. Trump avait confié le dossier du Moyen-Orient à Steve Witkoff. Il détient maintenant aussi le dossier ukrainien. Cela montre comment la nouvelle administration américaine relie l’Europe et le Moyen-Orient. Le choix de l’Arabie saoudite comme lieu de la rencontre Trump-Poutine indique la même chose. Les négociations entre la Russie et l’Ukraine auront des répercussions sur d’autres régions…


Un autre élément à ne pas ignorer: les attaques de l’administration Trump contre les agences de presse et les institutions officielles comme USAID, Reuters, Voice of America et Radio Free Europe. Tout cela vise le "système américain", cette entité informelle accusée d’avoir orchestré les révolutions de couleur et la guerre en Ukraine.


Derrière ces institutions, il y a les services de renseignement américains, notamment la CIA, le FBI et le Bureau du Directeur du Renseignement National, qui regroupe toutes les agences de renseignement des États-Unis. Trump veut les purger: il remplace leurs dirigeants, limoge les anciens cadres, modifie leurs fonctions.


Il y a aussi une vengeance politique en cours. Trump a déclaré que les dossiers secrets des assassinats de Kennedy et de Martin Luther King seraient ouverts, affirmant que ceux qui les ont tués sont les mêmes qui ont tenté de l’assassiner.


Trump affirme que ceux qui ont provoqué la guerre froide, les coups d’État et les guerres sont les mêmes que ceux qui ont déclenché la guerre en Ukraine.


L’exemple de Soros est parlant. Biden lui a remis une médaille d’État, tandis que Trump l’a publiquement rejeté.


En Türkiye, il faut surveiller les récentes déclarations de certaines ONG et les articles dans les médias alignés sur USAID. Cela montre que les réseaux d’influence américains se réactivent. Et c’est là le vrai symbole de la longueur de la table de négociation sur l’Ukraine: ce n’est pas seulement un conflit régional, c’est une reconfiguration mondiale.


Ce qui se passe ne concerne pas seulement les États-Unis. Il s’agit d’un changement global, d’une purge du système occidental tel qu’il existe depuis des décennies.


Faut-il alors encenser Trump?


Absolument pas. Le problème reste les États-Unis. Se focaliser sur des individus est une illusion. Une telle vision ferait oublier que le système occidental a transformé le monde en champ de bataille unipolaire pendant un siècle. L’oublier reviendrait à l’absoudre.


Et si rien ne change, ils continueront à imposer des projets comme le "Gazze Rivierası", cette abomination qui vise à transformer les ruines de Gaza en station balnéaire de luxe. Il y a même une ruse derrière : présenter ce projet comme une alternative au pire. S’ils proposent un autre plan, il faudra bien réfléchir avant de l’accepter.


Les répercussions géopolitiques de la rencontre Trump-Poutine sont cruciales.


Cela concerne directement Türkiye et le reste du monde.


L’une des grandes questions est où se situera la Russie. Beaucoup analysent la situation comme un choix entre États-Unis et Chine, mais c’est une erreur d’interprétation.


L’idée que "la Russie restera toujours tournée vers l’Occident" ne prend pas en compte les leçons qu’elle a tirées de la guerre en Ukraine.


Un accord qui sécurise les frontières occidentales de la Russie ne signifierait pas nécessairement un refroidissement avec la Chine.


Les États-Unis veulent éloigner la Russie de la Chine. Mais pour cela, Moscou pourrait bien exiger l’Eurasie en retour…

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