Fin de la production chez Audi Bruxelles, symbole du malaise de l'industrie en Europe

09:3227/02/2025, jeudi
AFP
Des manifestants participent à une journée d'action à l'appel des syndicats d'Audi Brussels contre la fermeture prochaine de l'usine de Vorst/Forest du constructeur automobile allemand Audi, à Bruxelles, le 23 décembre 2024.
Crédit Photo : JAMES ARTHUR GEKIERE / Belga / AFP
Des manifestants participent à une journée d'action à l'appel des syndicats d'Audi Brussels contre la fermeture prochaine de l'usine de Vorst/Forest du constructeur automobile allemand Audi, à Bruxelles, le 23 décembre 2024.

L’usine Audi de Bruxelles cessera définitivement sa production ce vendredi, mettant fin à l’activité de 3.000 salariés et symbolisant les difficultés structurelles du secteur automobile en Europe.

Un contexte de ralentissement du marché


La décision de fermeture intervient alors que la demande mondiale pour les SUV électriques haut de gamme est en baisse. En 2023, malgré une croissance de près de 10%, le marché automobile a connu un net ralentissement l’année suivante, avec une progression limitée à 1,7% des nouvelles immatriculations.

Les constructeurs européens, dont Volkswagen et sa filiale Audi, peinent à rivaliser avec les acteurs chinois (BYD, Geely) et l’américain Tesla, qui dominent désormais le marché du véhicule électrique (VE) avec des prix plus compétitifs.


Pourquoi la fermeture d’Audi Bruxelles ?


Le site belge, qui produisait exclusivement le Q8 e-tron, souffrait de coûts logistiques élevés et d’un manque d’adaptation rapide à l’électrification. En juillet dernier, Audi justifiait son choix par:


  • Une baisse mondiale de la demande pour les SUV électriques haut de gamme.
  • Des défis structurels sur un site ancien, à l’origine une usine Volkswagen.
  • Un retard dans la transition vers l’électrique, critiqué par les syndicats.

"On pousse les gens à acheter des voitures électriques alors que les infrastructures ne sont pas prêtes"
, déplore Jan Baetens, du syndicat chrétien belge CSC.

L’Europe face au défi du tout-électrique


D’ici 2035, la vente de voitures thermiques neuves sera interdite dans l’UE, une échéance qui met sous pression les industriels. En 2024, la part de marché des VE devrait atteindre 25%, contre 15% en janvier.

Cependant, la demande stagne. Audi a livré 164.000 véhicules électriques en 2024, en recul de 8%, tandis que ses ventes en Chine ont chuté de 11%.


Un avenir incertain pour les salariés


Si la chaîne d’assemblage s’arrête vendredi, 300 employés poursuivront des tâches administratives et logistiques pendant plusieurs mois.

"C’était enrichissant, dommage que ça s’arrête"
, confie Florin Tautu, ingénieur arrivé de Roumanie en 2011.

Un plan de reclassement est prévu, avec un salon de l’emploi en avril où 70 entreprises proposeront plus de 4.000 offres, selon la direction.

La fermeture d’Audi Bruxelles illustre les mutations profondes de l’industrie automobile en Europe et l’urgence pour les constructeurs de s’adapter à la transition énergétique sous peine de perdre encore plus de terrain.


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