Un accord stratégique pour contrer l’influence croissante de la Chine dans le Pacifique.
Le gouvernement de Papouasie-Nouvelle-Guinée a approuvé un traité de défense mutuelle controversé avec l’Australie, au moment où Canberra cherche à renforcer ses liens avec les États du Pacifique et à contrer l’influence grandissante de Pékin dans la région.
Baptisé traité
, l’accord stipule que les deux pays s’engagent à se défendre mutuellement contre toute attaque armée face aux
"menaces émergentes pour leurs intérêts nationaux et la sécurité régionale"
.
Des responsables du bureau juridique et du ministère des Affaires étrangères de Papouasie-Nouvelle-Guinée ont confirmé que le cabinet avait validé l’accord mercredi. Le texte doit désormais être soumis au Parlement pour ratification.
Le traité précise que
"toute activité, accord ou arrangement avec des tiers ne compromettra pas la capacité de l’une ou l’autre des parties à mettre en œuvre le traité"
, une formulation perçue comme une allusion directe à l’influence croissante de la Chine dans le Pacifique.
Un accord salué par James Marape mais critiqué sur la souveraineté
"Ce traité permet de renforcer les capacités de défense de la Papouasie-Nouvelle-Guinée en tirant parti des capacités de défense australiennes"
, a déclaré le Premier ministre James Marape dans un communiqué.
Selon lui,
"ce partenariat renforce notre capacité à répondre aux priorités clés de notre pays en matière de sécurité" et reflète "la profondeur de la confiance, l’histoire et l’avenir commun entre nos deux nations"
.
Cependant, le texte a suscité des controverses au sein du pays, où certains craignent qu’il ne compromette la souveraineté nationale et la politique étrangère non alignée, durement acquises.
Le mois dernier, l’ambassade de Chine à Port Moresby avait averti que la signature de cet accord risquait de
les intérêts et la souveraineté de la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Le traité prévoit également que les citoyens des deux pays puissent servir dans l’armée de l’autre.
La signature, initialement prévue mi-septembre lors d’une visite du Premier ministre australien Anthony Albanese, avait été reportée en raison des célébrations du 50ᵉ anniversaire de l’indépendance du pays vis-à-vis de l’Australie.
Située au nord de l’Australie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est le plus grand et le plus peuplé des États de Mélanésie. Canberra cherche à y renforcer sa présence pour contenir l’avancée de Pékin, qui a investi des milliards de dollars dans les petits États océaniens ces dix dernières années, finançant la construction d’hôpitaux, de stades et d’infrastructures routières.
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