
Pour de nombreux Palestiniens déplacés par la guerre d’Israël contre Gaza, la reconnaissance tant attendue de la Palestine par plusieurs pays occidentaux suscite à la fois une joie prudente et une profonde méfiance.
Certains considèrent la décision de pays historiquement proches d’Israël comme “une victoire historique”, tandis que d’autres estiment qu’elle n’allègera en rien la faim, les destructions et la mort qui rythment leur quotidien.
Ces dernières semaines, des familles en fuite depuis Gaza-Ville ont raconté un cycle sans fin de déplacements forcés, avançant sous le feu en poussant des charrettes, à vélo ou à pied sur des kilomètres.
Le long de la rue Al-Rashid, où des foules de civils épuisés poursuivent leur marche vers le sud, beaucoup placent leur dernier espoir dans l’élan diplomatique qui pourrait, peut-être, mettre fin aux massacres.
L’annonce de cette reconnaissance, faite dimanche en amont de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York, porte à 153 le nombre d’États membres de l’ONU reconnaissant officiellement la Palestine, un rêve proclamé pour la première fois par Yasser Arafat en 1988.
Une victoire
Il décrit chacun de ses déplacements comme “un voyage de tourments et de mort”, marqué par la fuite d’un camp à l’autre sous un bombardement incessant.
Contraint de fuir à vélo faute de pouvoir payer les milliers de dollars exigés pour un transport, Al-Hattab croit encore que ce geste diplomatique pourrait “ amorcer la fin de la guerre “ et ouvrir la voie à un État palestinien indépendant.
Rien ne change
Depuis le 7 octobre 2023, Israël mène un génocide à Gaza qui a déjà tué plus de 65 300 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants. L’offensive a provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes, tandis que le blocus de l’aide humanitaire a entraîné une famine ayant causé la mort d’au moins 442 Palestiniens, dont 147 enfants.