
Le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, s'adresse à l'Assemblée générale des Nations unies au siège de l'ONU à New York, le 27 septembre 2025.
Le ministre indien des Affaires étrangères, Subrahmanyam Jaishankar, a appelé samedi à mettre fin aux conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza, tout en réaffirmant l’engagement de l’Inde en faveur des initiatives de paix. Il a également averti que l’ONU traversait "une crise" et a insisté sur la nécessité de réformer l’organisation.
"S’agissant des conflits, en particulier en Ukraine et à Gaza, même ceux qui ne sont pas directement impliqués en subissent les conséquences",
a déclaré Jaishankar devant la 80e Assemblée générale des Nations unies à New York.
"Les pays capables de dialoguer avec toutes les parties doivent intensifier leurs efforts pour trouver des solutions. L’Inde appelle à la fin des hostilités et soutiendra toute initiative visant à rétablir la paix",
a-t-il ajouté.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, au moins 65 926 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre génocidaire menée par Israël dans l’enclave depuis octobre 2023.
Faisant référence aux surtaxes imposées notamment par les États-Unis, le chef de la diplomatie indienne a estimé que le monde connaît aujourd’hui une
"volatilité tarifaire et un accès incertain aux marchés".
Ces défis économiques prennent, selon lui, d’autres formes, telles que le contrôle accru des technologies, la maîtrise des chaînes d’approvisionnement et l’accès limité aux minerais stratégiques.
L’Inde fait actuellement face à des droits de douane de 50 % sur ses exportations vers les États-Unis, en partie à cause de ses achats de pétrole russe dans le contexte de la guerre en Ukraine.
"La nécessité de réduire les risques s’impose de plus en plus, qu’il s’agisse d’une dépendance excessive à une source d’approvisionnement limitée ou à un marché unique",
a-t-il poursuivi, tout en soulignant que l’Inde
"conservera toujours sa liberté de choix".
Le ministre a également critiqué la « lenteur » des avancées dans la lutte contre le changement climatique, qu’il a qualifiée de
"triste constat". "Si même l’action climatique est remise en cause, que reste-t-il comme espoir pour la justice climatique ?",
a-t-il interrogé.
Insistant sur l’urgence de réformer l’ONU, Jaishankar a affirmé que la résistance à ce changement était
"au cœur de l’érosion"
de la crédibilité de l’organisation.
Évoquant l’attaque du 22 avril contre le site touristique de Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, qui avait fait 26 morts, il a rappelé que New Delhi avait accusé le Pakistan d’être responsable.
Islamabad avait nié toute implication et réclamé une enquête internationale, ce qui avait entraîné quatre jours d’affrontements entre les deux puissances nucléaires en mai, avant un cessez-le-feu annoncé par le président américain Donald Trump.
Jaishankar a rappelé que New Delhi
"affronte le terrorisme depuis son indépendance en 1947".
"L’Inde a exercé son droit de défendre sa population contre le terrorisme et a traduit en justice ses organisateurs et auteurs, car le terrorisme est une menace commune",
a-t-il conclu, en référence aux dernières tensions transfrontalières avec le Pakistan.
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