Affaire de l'activiste algérienne: la France estime "avoir protégé une ressortissante française"

10:2910/02/2023, vendredi
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L'activiste algérienne Amira Bouraoui. Crédit Photo: RYAD KRAMDI / AFP
L'activiste algérienne Amira Bouraoui. Crédit Photo: RYAD KRAMDI / AFP

L'exfiltration de l'activiste algérienne, Amira Bouraoui qui a rejoint clandestinement la Tunisie avant de rejoindre le territoire français a déclenché une nouvelle crise entre Alger et Paris.

La France a réagi officiellement, ce jeudi, à l'affaire de l'exfiltration de la gynécologue et activiste algérienne, Amira Bouraoui, qui a suscité la colère des autorités algériennes. La première réaction française est faite par le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, François Delmas, cité par différents médias français.

Ce responsable a défendu l’action de la représentation diplomatique française en Tunisie et a estimé que
"Amira Bouraoui est une ressortissante française et qu’à ce titre, les autorités françaises exercent leur protection consulaire".
"Il s’agit d’une procédure qui ne ressort d’aucune manière de l'ordinaire",
a-t-il soutenu.
Sur l'impact de cette affaire sur les relations algéro-françaises qui traversent déjà une zone de turbulences, François Delmas a affirmé que son pays
"entend continuer à approfondir la relation avec l’Algérie"
. Il a également refusé
"de commenter la décision de l’Algérie de rappeler son ambassadeur". "C’est une décision algérienne qu’il ne m’appartient pas de commenter. Pour notre part, nous entendons continuer à travailler à l’approfondissement de notre relation bilatérale",
a-t-il déclaré.

A une question sur une éventuelle remise en cause de la visite du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, à Paris en Mai prochain, le porte-parole du Quai d'Orsay n'a pas également souhaité répondre. Le même responsable a également refusé de s'exprimer sur ce qui s'est passé, entre vendredi 3 février et lundi 6 février, à Tunis, en Tunisie, c'est-à-dire depuis l'arrivée de l'activiste algérienne sur le territoire de ce pays jusqu'à son exfiltration.

Amira Bouraoui a été condamné, en 2020 en Algérie pour
"atteinte à l'islam"
dans des publications sur les réseaux sociaux. Emprisonnée pendant quelques mois, la gynécologue de 46 ans a été remise en liberté provisoire, avec une interdiction de sortie de territoire (ISTN). Vendredi 3 février, elle a réussi à voyager en Tunisie d'où elle a tenté de prendre l'avion pour rejoindre Lyon en France en utilisant son passeport français, obtenu grâce à son mariage avec un franco-algérien en 2007.
L'intervention de l'ambassade de France à Tunis qui lui a permis de rejoindre Lyon a déclenché une nouvelle crise entre l’Algérie et la France. Mercredi 8 février, le président, Abdelmadjid Tebboune a décidé de rappeler l’ambassadeur d’Algérie en France avec
"effet immédiat"
pour
"consultations".
Dans deux communiqués diffusés mercredi, la Présidence et le ministère des Affaires étrangères algériens ont dénoncé une
"exfiltration clandestine et illégale d’une ressortissante algérienne dont la présence physique sur le territoire national est prescrite par la justice algérienne".

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