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Burkina Faso: manifestation devant l'ambassade américaine à Ouagadougou

09:534/05/2024, samedi
MAJ: 4/05/2024, samedi
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Crédit Photo: HAMA BOUREIMA / AFP
Crédit Photo: HAMA BOUREIMA / AFP

Des centaines de personnes ont manifesté, ce vendredi, devant l'ambassade des États-Unis à Ouagadougou, pour dénoncer une déclaration conjointe des États-Unis et du Royaume-Uni sur le rapport de l'ONG Human Rights Watch (HRW) accusant l'armée burkinabè de massacre de civils dans le nord du pays.

Les manifestants ont répondu à l'appel de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne, un mouvement de la société civile soutenant la transition.


Dans une déclaration lue par Mahamadou Ouédraogo, le responsable de la Coordination nationale des associations de veille citoyenne, les manifestants exigent que les gouvernements des États-Unis et du Royaume-Uni clarifient leur position vis-à-vis des autorités burkinabè.


"Cette publication [déclaration conjointe] hâtive, sans attendre les résultats de l'enquête diligentée par la justice indépendante de notre pays, a pour objectif de réaliser un plan de déstabilisation de notre révolution, de notre peuple, comme ils ont d'ailleurs coutume de le faire'',
a déclaré Mahamadou Ouédraogo.

"Notre pays est engagé dans une lutte contre le terrorisme. Si nos partenaires ne peuvent pas nous aider, qu'ils arrêtent de faire de telles déclarations'',
a dénoncé une manifestante hissant le drapeau burkinabè.

D'autres manifestants brandissaient des pancartes sur lesquels on pouvait lire entre autres inscriptions :
"Halte aux ingérences dans les affaires internes de notre pays'', "Nous soutenons nos autorités''.

La manifestation a été encadrée par la police alors que les bureaux de l'ambassade des États-Unis sont restés fermés lors de cette mobilisation citoyenne.


Le chargé d'affaires de l'ambassade américaine au Burkina Faso, Eric P. Whitaker, a été convoqué jeudi soir par le ministère burkinabè des Affaires étrangères, suite à la publication d'une déclaration conjointe de Washington et de Londres, reprenant un rapport de l'ONG HRW accusant l'armée burkinabè d'avoir massacré en février 223 civils dans le nord du pays.


Le 29 avril dernier, les gouvernements du Royaume-Uni et des États-Unis avaient indiqué dans une déclaration conjointe qu'ils étaient
"gravement préoccupés''
par les informations faisant état de massacres de civils par les forces militaires burkinabè à la fin du mois de février, citant le rapport de HRW.

"Nous appelons les autorités de transition à mener une enquête approfondie sur ces massacres et à demander des comptes aux responsables (...) Nous appelons tous les acteurs au Burkina Faso à respecter les droits de la personne et à se conformer au droit international humanitaire, comme il se doit'',
ont-ils souligné.

Pour ces deux pays, la seule solution à long terme au fléau du terrorisme est le développement de la bonne gouvernance fondée sur l'État de droit, le respect des droits de la personne et la promotion de la cohésion sociale.


Le Conseil supérieur de la communication du Burkina Faso (CSC) a suspendu, une dizaine de médias internationaux dont les radios britannique BBC et américaine Voix de l'Amérique (VOA), pour avoir publié des informations sur la base de ce rapport de HRW.


Le gouvernement du Burkina Faso a rejeté samedi, le rapport de HRW soulignant qu'il s'agit d'une
"campagne médiatique''
afin de
"jeter le discrédit''
sur les forces combattantes engagées contre le terrorisme.

Les autorités burkinabè ont en outre, rappelé que ces tueries ont donné lieu à l'ouverture d'une enquête judiciaire le 1er mars 2024 par le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouahigouya dans le nord du pays.


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