Burkina: libération de deux activistes réquisitionnés de force dans la lutte antiterroriste

La rédaction avec
17:177/10/2025, mardi
AFP
Bassirou Badjo et Rasmane Zinaba sont membres de "Balai citoyen", un mouvement d'insurrection populaire qui avait mené à la chute de l'ancien président Blaise Compaoré en 2014.
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Bassirou Badjo et Rasmane Zinaba sont membres de "Balai citoyen", un mouvement d'insurrection populaire qui avait mené à la chute de l'ancien président Blaise Compaoré en 2014.

Deux figures de la société civile burkinabè enrôlées de force depuis plus d'un an pour combattre les jihadistes qui minent le Burkina Faso, ont été libérées lundi soir, ont indiqué leurs proches.

La junte militaire dirigée par le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis un coup d'Etat perpétré en septembre 2022, est accusé d'utiliser de manière abusive un décret de mobilisation générale dans le cadre de la lutte antiterroriste pour réprimer les voix discordantes.


Ces derniers mois, le régime a libéré une dizaine de personnes arrêtées puis mobilisées, notamment des journalistes, des leaders de la société civile ou des proches d'hommes politiques.

"Bassirou Badjo et Rasmane Zinaba ont effectivement été libérés hier soir (lundi, ndlr). Ils se portent bien même si leur condition physique a beaucoup changé"
, a déclaré à l'AFP un proche des deux militants, confirmant une information relayée par la presse locale.

Selon une autre personne de leur entourage,
"ils ont regagné leurs familles après plus d'un an et demi d'absence forcée. Ils vont bien apparemment mais devront effectuer des visites médicales par précaution".

Bassirou Badjo et Rasmane Zinaba sont membres de "Balai citoyen", un mouvement d'insurrection populaire qui avait mené à la chute de l'ancien président Blaise Compaoré en 2014. Ils avaient été enlevés respectivement le 20 et le 21 février 2024, par
"des individus se présentant comme des agents de la sûreté de l'Etat",
selon leur organisation.

Ils figuraient sur une liste d'une douzaine de personnes dont des journalistes, des membres de la société civile et des membres de partis d'opposition, enrôlés pour participer à la lutte antiterroriste dans tout le pays.


Après la publication de cette liste fin 2023 par les autorités, les deux hommes avaient saisi la justice, qui avait ordonné la suspension de leur mobilisation.


Malgré cette décision judiciaire, ils seront
"enlevés"
plus tard et réapparaîtront à la télévision nationale en juillet 2024 à travers la rubrique "Parole de combattant", où ils appelaient à soutenir la lutte antiterroriste des Forces de défense et de sécurité et leurs supplétifs civils, les Volontaires pour la défense de la patrie (VDP).

De nombreux cas d'enlèvements d'individus considérés comme hostiles au régime ont été rapportés à Ouagadougou et dans d'autres localités, depuis plus d'un an.


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