
Plusieurs ministres du gouvernement israélien ont exprimé un rejet catégorique de la proposition du médiateur américain pour le Proche-Orient, Steve Witkoff, visant à instaurer un cessez-le-feu dans la bande de Gaza afin de mettre fin à l’offensive militaire israélienne.
Amichai Chikli, ministre des Affaires de la diaspora, a lui aussi rejeté le projet, le qualifiant de “tactique du salami” destinée à affaiblir progressivement Israël. Il a exhorté Netanyahu à permettre à l’armée de continuer jusqu’à l’effondrement total du Hamas. Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale, a réitéré son opposition à tout accord, même partiel, soulignant que Netanyahu connaissait ses “lignes rouges”.
L’opposition soutient le plan de cessez-le-feu
À l’inverse, les principaux dirigeants de l’opposition israélienne ont exprimé leur appui à l’initiative américaine. Yair Lapid a appelé Netanyahu à approuver immédiatement la proposition, promettant de lui fournir un “filet de sécurité parlementaire” si sa propre coalition se divisait. Benny Gantz, chef du parti Unité nationale, a soutenu la démarche et estimé que Netanyahu n’avait “aucune excuse” pour la rejeter. Il a déclaré que le Premier ministre devait accepter l’accord et prendre les mesures nécessaires au retour de tous les otages.
Détails de la proposition américaine
Selon Channel 12, Witkoff a présenté un plan qui prévoit la libération de 9 à 10 otages vivants et la restitution des dépouilles de 18 autres, en deux phases sur une semaine. En échange, Israël s’engagerait à un cessez-le-feu de 60 jours, à un retrait militaire vers les positions d’avant mars, à la libération de détenus palestiniens selon des termes convenus, et à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire via les agences onusiennes.
Une réunion du cabinet sécuritaire israélien était prévue jeudi pour évaluer la proposition américaine.
Israël estime que 58 de ses citoyens sont toujours détenus à Gaza, dont environ 20 seraient encore en vie. De leur côté, plus de 10 100 Palestiniens sont incarcérés dans les prisons israéliennes, souvent dans des conditions dénoncées par des ONG comme étant marquées par des actes de torture, de privation alimentaire et de négligence médicale.
Critiques à l’encontre de Netanyahu se multiplient. Des membres de l’opposition et des familles d’otages l’accusent de prolonger la guerre pour satisfaire son bloc ultranationaliste et consolider son pouvoir.
Contexte humanitaire et juridique
Depuis le début de l’offensive en octobre 2023, plus de 54 000 Palestiniens ont été tués, majoritairement des femmes et des enfants. Malgré les appels internationaux au cessez-le-feu, Israël poursuit ses opérations militaires.
En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt contre Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Par ailleurs, Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour génocide, en lien avec les nombreuses violations présumées commises contre les civils palestiniens de Gaza.