Au moins 9.800 personnes ont été placées de force en confinement dans le nord-est de la Colombie, à cause d'une "grève armée" lancée par l'Armée de libération nationale (ELN) en marge des négociations de paix avec le gouvernement, a annoncé vendredi l'Ombudsman colombien dans un communiqué.
Ces civils des municipalités d'Istmina, Medio San Juan, Sipi et Novita sont "confinés de manière indéfinie" par les rebelles et voient restreints leurs mouvements, leurs activités quotidiennes, l'accès aux vivres et aux services de santé, a expliqué l'organisme public de surveillance des droits humains.
L'ELN a décrété mercredi l'interdiction de circuler et de travailler dans cette région où le "jeune Santiago Caceres" a été assassiné lundi par des "paramilitaires de mèche" avec les pouvoirs publics, selon les guérilleros.
Selon l'Ombudsman, des membres du cartel Clan Del Golfo --aussi appelé "Autodefensas Gaitanistas de Colombia" (AGC)-- ont fait une incursion le 12 décembre dans un quartier d'Istmina, où une personne a été assassinée.
"Les communautés d'origine africaine et indigène qui vivent dans cette sous-région du Medio San Juan ont été confrontées à plusieurs confinements successifs et déplacements massifs" dans cette zone où sévissent des "groupes illégaux", a ajouté l'agence de défense des droits.
Cette "grève armée" a suscité des critiques dans l'opposition et au sein du gouvernement de gauche qui a bouclé à Caracas un premier cycle de discussions de paix avec la guérilla en début de semaine.
Le gouvernement et l'ELN, active depuis 1964 et qui compte environ 2.500 combattants selon des estimations indépendantes, ont notamment annoncé des "actions humanitaires" pour limiter la violence dans la région désormais paralysée.
Les pourparlers ont repris en novembre sur les bases du processus de paix laissé en suspens par le gouvernement d'Ivan Duque (2018-2022). Ils doivent se poursuivre lors d'une seconde session en 2023 au Mexique.
Le dialogue se poursuit sans qu'un cessez-le-feu n'ait été prononcé.