Des insurgés pro-démocratie birmans, à bord d'une camionnette toute cabossée, traversent une ville désertée après des bombardements et font route vers les lignes de front, déterminés à s'emparer de Loikaw, capitale de l'État, aux mains de la junte.
Les combats font rage depuis des semaines autour de Loikaw, située dans l'est de l'État de Kayah, où des milliers d'habitants ont fui les bombardements aériens et d'artillerie et les combats urbains.
Dans Loikaw, des maisons, des commerces et des positions fortifiées avec des sacs de sable ont été abandonnés. Les rues ont été dévastées par des bombardements. Certaines habitations ont été endommagées par des tirs d'artillerie, selon des images obtenues par l'AFP.
L'armée sur la défensive
Le silence régnait dans la ville au début de la semaine, seulement brisé par l'éclat de tirs d'artillerie sporadiques. Une route conduisant à Loikaw est contrôlée par les groupes FDP qui ont mené l'assaut.
Son contingent, composé d'une dizaine de jeunes hommes, fumant des cigarettes et des cigares birmans, vérifient leurs téléphones et leurs fusils avant un discours d'encouragement de leur chef pour leur mission.
Enfin, ils grimpent dans une camionnette cabossée qui les conduit à travers les rues désertes en direction de positions où ils vont affronter des troupes de la junte.
L'armée est recluse dans le poste de police et d'autres bâtiments de Loikaw, a déclaré vendredi Khun Bedu, président de la Force de défense des nationalités karenni (KNDF), un autre groupe d'insurgés.
Nous continuerons à nous battre.
La KNDF a publié il y a deux semaines des images de ses combattants acceptant la reddition des troupes de la junte réfugiées dans l'université de la ville.
Force excessive
L'assaut contre Loikaw a été galvanisé par l'offensive lancée fin octobre par une alliance d'insurgés de minorités ethniques dans le nord de l'État de Shan, près de la frontière chinoise.
Les Nations unies affirment que plus de 280.000 personnes ont été déplacées à travers la Birmanie, en raison des récents affrontements. Environ 70% de la population de Loikaw a fui ces dernières semaines, selon les FDP, qui accuse l'armée d'avoir bloqué les routes et tenté d'empêcher les civils de fuir.