Le président français Emmanuel Macron assiste à la signature d'une lettre d'intention au palais présidentiel de l'Élysée, à Paris, le 23 mai 2025.
Le chef de l'État français, Emmanuel Macron, entamera dimanche une tournée en Asie du Sud-Est, dans le cadre de la ‘'stratégie indopacifique'' de la France pour proposer une troisième alternative entre Washington et Pékin et faire valoir ses positions sur les conflits en Ukraine et dans la bande de Gaza.
Le président français va effectuer ainsi trois visites d'Etat en six jours respectivement au Vietnam, en Indonésie, et à Singapour, où le pensionnaire de l'Elysée veut se poser en partenaire
"fiable et respectueux de la souveraineté et de l' indépendance''
de ces Etats dans une région
"prise entre les Etats-Unis et la Chine'',
a expliqué son entourage, cité par Mediapart.
Emmanuel Macron est attendu dimanche soir à Hanoï, capitale du Vietnam, ancienne colonie de la France, où il rencontrera lundi 26 mai les dirigeants et mardi 27 des acteurs du secteurs de l'énergie, autre dossier important de sa tournée.
Selon la presse de l'Hexagone, le président de la République espère prôner l'expertise de la France dans le nucléaire civil, au Vietnam comme en Indonésie, qui veut se convertir à cette énergie.
À Jakarta, en Indonésie, Emmanuel Macron s'entretiendra aussi mercredi avec le secrétaire général de l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (Asean), Kao Kim Hourn.
L'occasion de défendre la position française de
"puissance d'équilibre'',
en raison de la rivalité entre Washington et Pékin dans cette région.
"Nous, nous défendons l'idée de règles du commerce international, nous ne souhaitons pas une jungle où la loi du plus fort s'impose'',
sera le message du président français à ses partenaires du Sud-Est asiatique, selon un de ses conseillers.
"Pour mieux cibler en creux une Amérique qui met "une pression extrêmement forte''
via les taxes commerciales de Donald Trump, et des autorités chinoises de plus en plus offensive sur les contentieux à la fois commerciaux et territoriaux, notamment
"en mer de Chine méridionale'',
a ajouté l'Élysée.
Emmanuel Macron s'est entretenu avant son départ avec son homologue chinois Xi Jinping, qui vient lui-même de faire une tournée régionale en passant par Hanoï, et auprès duquel il a plaidé pour des
"conditions de concurrence équitables.''
À Singapour, vendredi, le chef de l'Etat français prononcera le discours d'ouverture du Shangri-La Dialogue, plus grand forum asiatique sur la sécurité et la défense.
Emmanuel Macron va axer sa prise de parole sur le fait que
"la guerre menée par la Russie en Ukraine est un conflit qui a des conséquences mondiales, y compris pour l'Asie du Sud-Est'',
selon l'Elysée, étant donné qu'il
''s'agit d'une remise en cause de la souveraineté''
et que Moscou
"déstabilise l'Asie''
en
"faisant combattre les soldats nord-coréens sur le sol européen contre les Ukrainiens et en soutenant les programmes balistique et nucléaire de la Corée du Nord.''
Enfin, au Shangri-La Dialogue comme devant les étudiants universitaires qu'il rencontrera au Vietnam et en Indonésie, Emmanuel Macron va tenter de changer la vision d'un
"double standard''
européen et occidental entre le conflit en Ukraine et la guerre génocidaire à Gaza.
"Nous comprenons parfaitement les sensibilités des communautés musulmanes dans la région'',
a souligné ce conseiller du président français, sous couvert de l'anonymat, ajoutant qu'Emmanuel Macron est
"particulièrement impliqué''
pour
"parvenir à la paix au Proche-Orient''.
Dans la perspective de la conférence que coprésidera la France avec l'Arabie saoudite en juin à l'Onu sur la solution dite
"à deux Etats'',
palestinien et israélien, la reconnaissance de l'Etat d'Israël est aussi
"un enjeu''
de la visite en Indonésie, qui abrite la plus grande population musulmane du monde, selon l'Elysée.
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