
Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, est arrivé jeudi en Somalie pour des pourparlers portant sur des questions cruciales d'intérêt mutuel, tant au niveau bilatéral que régional, dans un contexte marqué par une amélioration des relations entre les deux pays.
Cette visite du Premier ministre éthiopien constitue sa première depuis la signature de la Déclaration d'Ankara, en décembre dernier.
Rappelons que le président somalien, Hassan Sheikh Mohamoud, avait effectué une visite à Addis-Abeba en janvier, témoignant ainsi de l'élan diplomatique en cours.
Des délégations des deux pays, dirigées par leurs ministres des Affaires étrangères, se sont réunies la semaine dernière dans la capitale turque pour tenir les premiers pourparlers techniques dans le cadre de la Déclaration d'Ankara.
L'accès à la mer Rouge : "Une question existentielle" pour l'Éthiopie
Avec près de 120 millions d'habitants, l'Éthiopie demeure le pays enclavé le plus peuplé au monde, ce qui entrave considérablement sa capacité à mener un commerce maritime efficace. Après la guerre d'indépendance de l'Érythrée (1961-1991), l'Éthiopie a perdu l'accès à ses ports de la mer Rouge, l'Érythrée obtenant son indépendance en 1993.
Mogadiscio a immédiatement rejeté cet accord, le qualifiant de menace à la bonne entente entre voisins et de violation de la souveraineté somalienne.
Le Somaliland est une ancienne colonie britannique dans le nord-ouest de la Somalie qui a déclaré son indépendance en 1991, mais n'a reçu aucune reconnaissance internationale.
Rôle de médiation de la Türkiye
Suite à un protocole d'accord pour que l'Éthiopie loue une bande côtière de 20 kilomètres (12 miles) au Somaliland, Mogadiscio a reçu le soutien de grands acteurs régionaux et internationaux, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, l'UE, la Chine et la Türkiye.
La première des trois séries de négociations médiées par la Türkiye a eu lieu entre le ministre éthiopien des Affaires étrangères, Taye Atske Selassie, et son homologue somalien, Ahmed Moallim Fiqi, à Ankara le 1er juillet.
Les deux pays ont reconnu les avantages mutuels d'un accès de l'Éthiopie à la mer Rouge, tout en soulignant l'importance de respecter l'intégrité territoriale de la Somalie. Un accord final devrait être conclu et signé dans un délai de quatre mois.