France : 357 élèves poursuivis pour "apologie du terrorisme" après avoir "chahuté" une minute de silence

La rédaction
19:1019/10/2023, Perşembe
MAJ: 19/10/2023, Perşembe
Yeni Şafak
Le Ministre de l'Education en France, Gabriel Attal, le 12 septembre 2023. Crédit photo: AA
Le Ministre de l'Education en France, Gabriel Attal, le 12 septembre 2023. Crédit photo: AA

Lors des questions au gouvernement, Gabriel Attal, ministre français de l'Éducation nationale, a dévoilé que 179 élèves ont été signalés au procureur de la République en raison de leur comportement perturbateur lors des hommages rendus aux enseignants Dominique Bernard et Samuel Paty. Depuis, les services du ministère confirment que ce sont 357 élèves qui sont ciblés par des mesures judiciaires.

Chaque année au 16 octobre, la France rend hommage à Samuel Paty, un professeur d'histoire-géographie assassiné puis décapité par un terroriste le 16 octobre 2020, par l'observation d'une minute de silence dans tous les établissements scolaires. Chaque année également, les services du ministère de l'Éducation Nationale prennent soin de compter les enfants qui manqueraient de respect à cette cérémonie presque religieuse. L'objectif de ce comptage est de montrer à l'opinion, de plus en plus marquée à l'extrême-droite, que la République est vigilante, attentive, et intraitable sur la question du respect du corps enseignant.


Or, cette année, l'exposé du comptage rendu par Gabriel Attal, qui effectue sa première rentrée en tant que Ministre de l'Éducation Nationale, a donné lieu à une innovation majeure. Après avoir précisé que la majorité des hommages s'étaient déroulés dans le respect et la dignité, M. Attal a insisté lourdement sur les élèves qui ont
"perturbé"
ce moment solennel, qualifiant leur geste d'
"offense à la mémoire de leurs professeurs".

M. Attal est allé même plus loin, et c'est là que se situe l'innovation gouvernementale, en signalant aux Procureurs de la République ces enfants, dont certains pour apologie du terrorisme, et ordonnant leur exclusion temporaire en attendant les procédures disciplinaires. M. Attal a justifié cette pratique en soulignant que la période de tolérance excessive et du
"pas de vague"
était révolue, mettant en avant la nécessité de prendre de telles infractions au sérieux. Le tout sous les applaudissement et les cris de soulagement d'une Assemblée Nationale acquise à son discours.


De nombreux observateurs ont trouvé que la posture du ministre Attal était déplacée, arguant le fait qu'il s'agit avant tout d'enfants, lesquels ont un besoin primordial de bienveillance dont le ministre souhaite les en priver. D'autres s'interrogent sur la pertinence même de cet hommage à Samuel Paty, érigé en cérémonie quasi-religieuse par un pouvoir en quête de légitimité et de perspective pour 2027.


Ainsi, à l'heure où la sacralité des enseignants en mise en avant avec force, où le non respect de cette sacralité entraîne pour des enfants des signalements au Procureur de la République, force est de constater que leur salaire n'a que guère augmenté, leurs revendications ont été ignorées, et que le nom de nombreux professeurs tués par leurs élèves ou sous les coups de leur conjoint, est tu.


C'est le cas d'Agnès Lassalle, assassinée en février 2023 et complètement ignorée des médias et du gouvernement.


Peut-être n'a-t-elle pas été tuée par la bonne personne...


À lire également :



#France
#Samuel Paty
#Dominique Bernard
#Minute de silence