France: Élisabeth Borne recadre Baptiste sur le terme « islamo-gauchisme »

15:0815/07/2025, mardi
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La ministre française de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne.
Crédit Photo : Thomas SAMSON / AFP
La ministre française de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Elisabeth Borne.

La ministre française de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a contredit, dimanche 13 juillet, les propos de son collègue de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste, qui niait l'existence de l'"islamo-gauchisme" dans le monde académique.

Invitée de Radio J, la ministre de l'Éducation nationale a assuré:
"Ce courant existe dans la société, donc nécessairement à l'université"
.

Selon elle, l'expression désigne
"des gens d'extrême gauche qui considèrent que les musulmans sont une force électorale, qui les courtisent en encourageant le communautarisme et en banalisant l'islamisme radical"
. La responsable gouvernementale vise notamment La France insoumise, qu'elle accuse d'
"instrumentaliser l'islam"
et de
"jouer le jeu de l'entrisme"
dans les facultés.

Quelques jours plus tôt, le ministre de l'Enseignement supérieur Philippe Baptiste considérait sur LCP que
"ce terme n'existe pas en tant que terme universitaire, il n'est même pas bien défini, donc cette notion n'existe pas"
. Tout en reconnaissant
"des abus"
, il jugeait irréaliste l'idée d'un mouvement organisé cherchant à
"prendre le pouvoir"
dans l'enseignement supérieur.

La droite a immédiatement salué le recadrage, selon Le Figaro. Le secrétaire général des Républicains, Othman Nasrou, estime que
"nier la présence de l'islamo-gauchisme dans les universités, c'est jouer le jeu de l'entrisme"
. Quant à l'ancien ministre Jean-Michel Blanquer, il compare la négation de ce phénomène au fait de
"dire que la Terre n'est pas ronde"
.

Le désaccord révèle une fracture au sein même du gouvernement: en 2021, la ministre Frédérique Vidal avait déjà voulu diligenter une enquête sur l'islamo-gauchisme à l'université, déclenchant une polémique et laissant en suspens la question des méthodes et des critères pour établir l'ampleur du phénomène.


Le rapport sur les Frères musulmans, récemment publié par le ministère de l'Intérieur, évoque l'enseignement supérieur comme l'un des terrains d'influence potentielle des réseaux dits
"fréristes"
, en pointant notamment l'activisme militant dans certains cercles étudiants. Mais cette mention reste allusive et peu documentée : aucune donnée chiffrée précise ni étude approfondie ne permet de mesurer réellement l'ampleur de cette présence dans les universités.

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