France: prison ferme pour des copropriétaires d'immeubles effondrés à Marseille

17:377/07/2025, lundi
AFP
Deux immeubles anciens se sont écroulés le 5 novembre 2018, vers 9 heures du matin, à Marseille.
Crédit Photo : X / Archive
Deux immeubles anciens se sont écroulés le 5 novembre 2018, vers 9 heures du matin, à Marseille.

Trois propriétaires d'appartements loués près du Vieux-Port de Marseille dans deux immeubles insalubres, dont l'effondrement spectaculaire en 2018 avait fait huit morts, ont été condamnés lundi à des peines de prison ferme.

Devenu le symbole du fléau du logement indigne dans la deuxième ville de France, ce drame avait suscité la colère et la tristesse d'une ville traumatisée de voir deux immeubles du centre-ville tomber comme des châteaux de carte.


Lors du procès, les débats avaient permis d'établir que les effondrements étaient inéluctables vu l'état du bâti. Cependant, aucune mise à l'abri des locataires de l'immeuble habité -l'autre était vide- n'avait été décidée et les travaux entrepris s'étaient avérés inefficaces voire contreproductifs.


Parmi les 16 prévenus, dix au total ont finalement été condamnés, dont trois seulement à de la prison ferme.

Propriétaire d'un appartement dans l'un des deux immeubles, mais également avocat du syndic de copropriété de l'immeuble et à l'époque élu au conseil régional, Xavier Cachard a été condamné à quatre ans de prison dont deux ans ferme à effectuer sous bracelet électronique.


La même peine de quatre ans de prison dont deux ans ferme sous bracelet électronique a été infligée à Gilbert Ardilly, propriétaire d'un appartement où vivait une famille comorienne avec un enfant de huit ans.

Sébastien Ardilly, son fils, a lui été condamné à trois ans de prison dont un an ferme, là aussi sous bracelet électronique, et l'épouse de Gilbert, Martine, à trois ans de prison avec sursis intégral.


L'architecte-expert qui avait bâclé une visite de l'immeuble quelques jours à peine avant le drame ainsi que l'élu de la ville alors en charge du logement insalubre écopent, eux, de deux ans de prison avec sursis.


A Marseille, où l'habitat indigne prospère sur la précarité, ces décisions comptent. Depuis le drame, la justice marseillaise n'hésite d'ailleurs plus à envoyer les marchands de sommeil en prison, comme en mars le propriétaire d'une trentaine de studios insalubres dans une ex-résidence universitaire.


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