
En 2024, le taux de mortalité infantile dans les départements d'Outre-mer (DOM) atteint 8,0 ‰, soit deux fois plus qu'en France métropolitaine, selon les chiffres publiés par l'Insee dans son étude d'avril 2025. Par voie d'un communiqué, l'institut insiste sur cet écart persistant, malgré les progrès généraux de la médecine.
La Guyane détient le triste record avec un taux de 9,7 ‰, suivie de Mayotte (9,2 ‰), la Martinique (8,0 ‰), la Guadeloupe (7,8 ‰) et La Réunion (6,9 ‰). À titre de comparaison, aucun département de l'Hexagone ne dépasse les 5 ‰.
Par ailleurs, les pratiques culturelles liées au sommeil des nourrissons peuvent jouer un rôle : un enfant sur trois dort dans le lit de ses parents à deux mois en Outre-mer, contre un sur dix en métropole, une pratique déconseillée par la Haute Autorité de Santé en raison des risques d'étouffement.
Les causes de cette surmortalité sont multiples. Aux facteurs socio-économiques s'ajoutent des difficultés d'accès aux soins, des infrastructures hospitalières parfois insuffisantes ou éloignées, et un suivi prénatal plus irrégulier.
Cette réalité sanitaire interroge directement les politiques publiques. La création annoncée par la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, d'un registre national de la mortalité infantile vise à permettre, à terme, d'identifier plus finement les causes de décès d'adapter les réponses locales.