
Le politiste français Olivier Roy a estimé, dans un entretien , que "toute visibilité de la pratique religieuse de l’islam est perçue comme une manifestation de l’islamisme", critiquant les réactions suscitées par un récent sondage de l’Ifop sur la religiosité des musulmans de France.
Une lecture "erronée" de la religiosité
Le chercheur estime que la progression de pratiques visibles reflète davantage une reconstruction personnelle de la foi qu’un projet organisé. Il souligne que, selon les mêmes chiffres du sondage, une large majorité de musulmans déclarent pouvoir vivre leur religion dans le cadre de la société française.
Opinions opposées
Certains spécialistes de la laïcité et plusieurs responsables politiques contestent toutefois la lecture d’Olivier Roy.
Ils estiment que la montée de marqueurs religieux visibles, notamment dans les établissements scolaires ou les lieux publics, nécessite une vigilance accrue pour préserver la neutralité institutionnelle.
D’autres observateurs jugent que certaines revendications religieuses peuvent parfois entretenir une ambiguïté entre expression spirituelle et demande politique.
Les débats sur l’islam et la laïcité occupent une place centrale dans la vie politique française depuis les attentats de 2015.
Loi contre le "séparatisme"
La génération dite “Z”, plus diverse socialement, manifeste un rapport plus fluide à la religion, phénomène observé également dans les milieux catholiques avec l’émergence d’un courant "born-again".
Selon Roy, cette évolution reflète une transformation générationnelle plus large plutôt qu’un basculement communautaire structuré.
Le nombre d’agressions directes a, lui, triplé. De son côté, le Collective Against Islamophobia in Europe (CCIE) fait état de plus d’un millier d’actes islamophobes enregistrés en 2024, un niveau nettement supérieur aux chiffres officiels.











