La présidente de l'Assemblée nationale française, Yael Braun-Pivet et le président du Sénat français, Gérard Larcher sur le plateau d'une chaîne de télévision française à Boulogne-Billancourt, le 8 novembre 2023. Crédit photo: LUDOVIC MARIN / AFP
LFI (La France Insoumise) refuse de participer à la marche contre l’antisémitisme, organisée dimanche à l’appel de la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet et du président du Sénat Gérard Larcher, en raison de la présence du RN (Rassemblement National), a annoncé le parti dans un communiqué de presse publié mercredi.
"À peine publié, cet appel a été rallié par Marine Le Pen et Jordan Bardella"
, note LFI qui considère que "
c’est dire combien l'ambiguïté des objectifs de cette démarche permet les soutiens les plus insupportables".
Le parti juge la lutte contre l’antisémitisme et le racisme
"impraticable aux côtés d'un parti qui trouve ses origines dans l'histoire de la collaboration avec le nazisme".
"Nous n'oublions pas, pour notre part, que son président Jordan Bardella a déclaré il y a 3 jours que Jean-Marie Le Pen n'était pas antisémite alors qu'il a été condamné pour négationnisme. Nous savons aussi que ce parti compte parmi ses députés un ancien vendeur d'ouvrages antisémites"
. souligne le communiqué.
L’hypocrisie de prétendre dénoncer l'antisémitisme aux côtés de responsables politiques qui ne cessent de prendre prétexte de la religion de chacun pour en faire un sujet de discrimination indigne.
Le parti de Jean-Luc Mélenchon souligne, par ailleurs, que "
si l'on veut évoquer le conflit au Proche-Orient, il est nécessaire de se réunir autour des objectifs de paix pour exiger clairement un cessez-le-feu et la libération des otages à laquelle il faut travailler sans relâche",
mais que l’appel à manifester dimanche "
ne répond pas à cet impératif".
Sur le réseau social X, la présidente du groupe LFI a l’Assemblée nationale a expliqué la démarche de sa formation politique en assurant qu’on
"ne lutte pas contre l'antisémitisme et le racisme dans la confusion".
"Marcher contre l'antisémitisme en présence de personnes dont le parti a été fondé par des SS [armée nazie, NDLR]? Sans nous!"
, a-t-elle poursuivi.
Dans un tweet, le dirigeant de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a écrit:
Les amis du soutien inconditionnel au massacre ont leur rendez-vous.
La Première ministre française, Élisabeth Borne participera, dimanche, à la marche a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.
"Chacun des membres du gouvernement aura la possibilité de se déterminer"
, a-t-il précisé.
Olivier Véran assure, à cet effet, que "
le fait de savoir si l’extrême-droite y participe ou non"
n’est "
pas un critère qui sera déterminant".
"Ceci n’empêche pas de déplorer que le président du Rassemblement national soit incapable de couper avec les racines antisémites de son parti"
, a-t-il poursuivi, estimant qu’on "
ne peut pas considérer qu’il y a deux formes d’antisémitisme, l’un qui serait condamné par l’extrême-droite et l’autre condamné par l’extrême-gauche".
Reconnaissant, par ailleurs, "
un antisémitisme larvé dans (le) pays",
le porte-parole de Matignon souhaite qu’il soit combattu
Ce dernier, qui s’exprimait à la sortie du conseil des ministres, a ainsi confirmé la participation du gouvernement à une marche déjà controversée.
Pour rappel, la marche prévue dimanche après-midi partira du Palais Bourbon en direction du Palais du Luxembourg, tandis qu’une manifestation de soutien au peuple palestinien est prévue sur la Place de la République dans le même temps.
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