France / Nouvelle-Calédonie: le FLNKS rompt avec l’accord de Bougival

15:5213/08/2025, mercredi
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Le secrétaire général de l'Union calédonienne, Dominique Fochi.
Crédit Photo : Delphine MAYEUR / AFP
Le secrétaire général de l'Union calédonienne, Dominique Fochi.

Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) a officialisé, mercredi 13 août, son rejet du projet d’accord de Bougival, signé le 12 juillet avec le gouvernement français et les représentants non-indépendantistes.

Selon la presse française, Dominique Fochi, secrétaire général de l’Union calédonienne et membre du bureau politique du FLNKS, a déclaré que le mouvement
"rejette formellement le projet d’accord de Bougival, en raison de son incompatibilité avec les fondements et acquis de [sa] lutte"
.

Le texte, négocié début juillet sous l’égide du ministre des Outre-mer, Manuel Valls, prévoit la création d’un
"État de Nouvelle-Calédonie"
, d’une nationalité calédonienne et la possibilité de transférer certaines compétences régaliennes. Il ne contient toutefois pas de clause ouvrant la voie à un nouveau référendum d’indépendance, un point jugé inacceptable par une partie du camp indépendantiste.

Lors d’une conférence de presse à Nouméa, Marie-Pierre Goyetche, syndicaliste et membre du bureau politique du FLNKS, a affirmé :
"L’accord de Bougival est derrière nous. C’est un rejet en bloc, nous ne participerons pas au comité de rédaction"
proposé par l’État. Elle a lancé
"un appel pacifique à nos forces vives pour dire stop à l’État s’il entend passer en force"
.

Le rejet du FLNKS est critiqué par les deux principaux mouvements non-indépendantistes, Les Loyalistes et le Rassemblement-LR, qui y voient
"un reniement"
et
"une nouvelle trahison"
. Ces formations plaident pour la création d’un comité ad hoc réunissant loyalistes, indépendantistes favorables à l’accord, société civile et experts, afin d’en approfondir les aspects techniques.

Toujours selon la presse française, le président du FLNKS, Christian Tein, s’exprimant en visioconférence depuis Mulhouse, a dénoncé
"un accord à marche forcée proposé par Macron"
et regretté que
"les leçons"
des émeutes meurtrières de mai 2024 n’aient pas été tirées. Le mouvement met en garde l’État contre toute tentative de
"passage en force"
, rappelant que la mobilisation contre le dégel du corps électoral, porté à l’époque par Gérald Darmanin, avait entraîné les violences de 2024.

Cette rupture fragilise un processus que Paris présentait comme un
"compromis historique"
. Le déplacement annoncé de Manuel Valls en Nouvelle-Calédonie, prévu la semaine du 18 août, s’annonce désormais comme une tentative de sauvetage délicate, dans un climat de profonde méfiance entre les acteurs, selon la presse locale.

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