
Les négociations sur "l'avenir institutionnel" de la Nouvelle-Calédonie ont débuté mercredi à Nouméa, sous l'égide du ministre français des Outre-mer, Manuel Valls.
L'ensemble des forces politiques locales, qu'elles soient indépendantistes ou non-indépendantistes, ont répondu à l'invitation, selon la presse française, marquant une reprise officielle du dialogue après les émeutes meurtrières de 2024.
Après une séance plénière dans la matinée, les discussions se sont poursuivies en réunions bilatérales l'après-midi, avant une nouvelle rencontre en soirée. Le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principale coalition indépendantiste, qui avait suspendu le dialogue avec l'État après l'échec des discussions à l'Élysée en 2023, a confirmé sa participation la veille.
Un dialogue relancé après des mois de tensions
Les discussions interviennent dans un contexte particulièrement tendu. Depuis l'échec du troisième référendum d'autodétermination en 2021, le processus politique calédonien est dans l'impasse. La tentative de l'Exécutif français de modifier le corps électoral, en mai 2024, avait entraîné de violentes émeutes, faisant 14 morts et causant plus de deux milliards d'euros de dégâts.
Une négociation marquée par l'emprisonnement de Christian Tein
Si cette relance du dialogue est perçue comme un signal positif, l'issue des discussions reste incertaine. Le FLNKS réclame un accord aboutissant à l'indépendance d'ici septembre 2025, tandis que les loyalistes exigent le respect des trois référendums ayant confirmé le maintien de l'archipel dans la République française.
L'emprisonnement de Christian Tein, leader du FLNKS, en métropole, constitue un élément majeur du contexte politique actuel. Accusé d'avoir joué un rôle dans les violences de 2024, il est en détention provisoire depuis plusieurs mois. Sa nomination à la tête du FLNKS, malgré son incarcération, a été perçue comme un acte symbolique fort par ses partisans, mais une provocation par les loyalistes, qui y voient la preuve d'une radicalisation du mouvement indépendantiste.
L'un des points les plus sensibles reste le gel du corps électoral, établi pour préserver l'équilibre entre les différentes communautés calédoniennes. Ce verrou, dénoncé par les loyalistes qui réclament son élargissement, a été à l'origine des violences de 2024 et demeure un sujet de crispation majeur.