
Une enquête administrative a été ouverte mercredi sur le comportement des gendarmes lors de la manifestation contre la mégabassine à Sainte-Soline, dans les Deux-Sèvres, le 25 mars 2023, après la diffusion par le site d'information Mediapart et le quotidien Libération de vidéos jugées accablantes.
Les images, principalement issues des caméras-piétons des forces de l’ordre, montrent des gendarmes mobiles, parfois à bord de quads, multipliant des tirs de grenades lacrymogènes, y compris des GM2L, interdites et considérées comme des armes de guerre, ainsi que des tirs de LBD. Les séquences révèlent également une cascade d’insultes et de propos violents à l’encontre des manifestants :
Il faut leur tirer dans la gueule !
Les vidéos montrent que ces tirs tendus, interdits par la réglementation et potentiellement mutilants, ont souvent été ordonnés ou encouragés par la hiérarchie des forces de l’ordre. Selon les médias, quatre manifestants ont été grièvement blessés lors de la manifestation, et plus de 5 000 tirs de grenades lacrymogènes ont été utilisés.
"Inacceptables"
Ces vidéos sont désormais entre les mains de la justice pour identifier les responsables des tirs ayant causé les blessures graves. Une enquête judiciaire était déjà ouverte à Rennes pour violences aggravées et non-assistance à personne en danger, sans qu’aucune instruction définitive n’ait été rendue à ce jour.
La manifestation contre la création de super-bassines, de vastes réserves d’eau destinées à l’irrigation agricole, avait été marquée par la forte présence des forces de l’ordre et la dissolution temporaire du collectif Les Soulèvements de la Terre, accusé de promouvoir la violence, décision annulée par le Conseil d’État en novembre 2023.
Les mégabassines, réservoirs géants destinés à stocker l’eau pour l’agriculture, font l’objet de vives contestations pour leur impact environnemental.











