
Benjamin Fiorini, maître de conférences en droit privé et sciences criminelles à l'Université Paris 8 et secrétaire général de l'association JURDI, détaille dans cette interview les obligations internationales de la France en matière de prévention du génocide. Depuis l'ordonnance de la Cour internationale de justice du 26 janvier 2024 établissant un risque plausible de génocide à Gaza, la France devrait prendre des mesures concrètes : sanctions individuelles, embargo sur les armes, pressions diplomatiques et économiques. Face à l'inaction de l'État français, JURDI a saisi le tribunal administratif de Paris.
JURDI: une association au service du droit international
La qualification juridique du génocide selon le droit international
L'obligation de prévention: un impératif juridique pour la France
Quelles mesures concrètes un État devrait-il prendre ? Le secrétaire général de JURDI en énumère plusieurs: des sanctions individuelles ciblées contre les hauts responsables israéliens ayant appelé au nettoyage ethnique, un embargo sur les armes, des mesures diplomatiques et des sanctions économiques.
En France, il n'y a aucune sanction particulière qui vise un haut militaire israélien
Un recours devant le tribunal administratif de Paris
La question des soldats franco-israéliens
Un recours contre l'Union européenne
Cette application à deux vitesses du droit international pose un problème juridique majeur. Le tribunal de l'Union européenne a d'abord rejeté le recours de JURDI au motif que l'association n'aurait pas d'intérêt à agir. JURDI conteste cette décision et a porté appel devant la CJUE, invoquant la jurisprudence qui reconnaît l'intérêt à agir des associations dont l'objet statutaire concerne précisément la situation visée.
La suspension de l'accord d'association UE-Israël
Les risques juridiques de l'inaction
L'inaction de la France et de l'Union européenne n'est pas sans conséquences juridiques. Si la CJUE constate que l'UE ne s'est pas conformée à ses obligations internationales, cela entraîne plusieurs risques : une responsabilité financière avec des réparations dues aux victimes, et surtout un risque d'engagement de la responsabilité pénale des États et de leurs dirigeants, notamment les ministres des Armées.
Le problème de l'ineffectivité du droit international
Abandonner le droit international: le règne du plus fort
Répondre à l'accusation d'antisémitisme
Le silence des médias français
Cette double méfiance, liée aux intérêts économiques et à la méconnaissance technique, explique le faible écho médiatique des actions de l'association.










