Gaza: inondations aggravent les conditions de vie tragiques des personnes déplacées

La rédaction avec
16:1114/11/2025, Cuma
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Un Palestinien nettoie l'eau stagnante sur la route près d'un camp de déplacés après les premières pluies hivernales à Gaza, le 14 novembre 2025.
Crédit Photo : OMAR AL-QATTAA / AFP
Un Palestinien nettoie l'eau stagnante sur la route près d'un camp de déplacés après les premières pluies hivernales à Gaza, le 14 novembre 2025.

Une violente tempête s’est abattue sur la bande de Gaza, provoquant l’inondation de tentes et d’abris où vivent des centaines de Palestiniens déplacés dans des conditions déjà extrêmement précaires.

La Protection civile indique que
"l’eau a parfois dépassé les 10 centimètres, endommageant couvertures, matelas et vêtements"
, aggravant ainsi une situation humanitaire que l’ONU qualifie déjà de
"catastrophique".

Face au manque de ressources et aux restrictions imposées à l’aide humanitaire, la population se retrouve sans refuge sûr, exposée au froid, à la pluie et à une insécurité persistante depuis les récents conflits.


Mahmoud Basal, porte-parole de la Protection civile, souligne dans un communiqué que la tempête détériore encore les conditions de vie des déplacés. Dans plusieurs zones de Gaza, des tentes et abris ont été submergés pendant la nuit, annonce l’organisme.


Selon l’agence officielle palestinienne WAFA, qui relaie les informations du Département météorologique palestinien, l’ensemble des territoires palestiniens est affecté par une dépression apportant un air froid à très froid et de fortes pluies, parfois orageuses.

Basal décrit une
"scène déchirante"
: les habitants se sont réveillés pour découvrir leurs abris envahis par l’eau. Il précise que certains ont vu le niveau d’eau dépasser les 10 centimètres, ruinant tentes, couvertures, matelas et vêtements.

La Protection civile dit avoir reçu des centaines d’appels à l’aide, mais son intervention est entravée par le manque de moyens. Basal insiste sur l’aggravation des
"conditions de vie déjà désastreuses"
et alerte:
"La bande de Gaza traverse une phase catastrophique… Les Palestiniens n’ont plus d’alternatives".

Plus tôt dans la journée de vendredi, Jens Laerke, porte-parole de l’OCHA, rappelait que la situation humanitaire à Gaza restait "catastrophique", évoquant les obstacles persistants à l’acheminement de l’aide plus d’un mois après le cessez-le-feu.


La tempête a également poussé de nombreuses familles à se déplacer à l’intérieur de la bande de Gaza pour tenter de se protéger du froid et des précipitations. Basal a appelé la communauté internationale à agir face à ce qu’il qualifie de "crime odieux" consistant à priver les Palestiniens de lieux sûrs.


Les réfugiés palestiniens survivent dans des conditions dramatiques, dépourvus de biens essentiels en raison du blocus israélien. La plupart vivent dans des tentes endommagées. À la fin du mois de septembre, le Bureau des médias du gouvernement estimait qu’environ 93 % des tentes, soit 125 000 sur 135 000, étaient devenues inhabitables. En près de deux ans de blocus, des dizaines de milliers d’abris ont été détériorés par les bombardements ou les intempéries, entre chaleur extrême et vents violents.


Aucune solution alternative n’est disponible, les restrictions israéliennes empêchant l’entrée de matériel d’abri. Le gouvernement de Gaza et le Hamas affirment qu’Israël viole le protocole humanitaire du cessez-le-feu du 10 octobre en bloquant l’arrivée de tentes et d’abris mobiles.


Depuis octobre 2023, plus de 69 000 Palestiniens ont été tués, majoritairement des femmes et des enfants, et plus de 170 000 ont été blessés, rendant la bande de Gaza inhabitable selon le ministère de la Santé.


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