Gaza: Le Hamas dénonce une "famine organisée" et des "camps de détention" déguisés

La rédaction avec
11:0623/05/2025, vendredi
AA
Bâtiments détruits dans le nord du territoire palestinien assiégé de Gaza, le 22 mai 2025.
Crédit Photo : Jack GUEZ / AFP
Bâtiments détruits dans le nord du territoire palestinien assiégé de Gaza, le 22 mai 2025.

Le Hamas accuse Israël de provoquer intentionnellement une famine à Gaza en restreignant l’aide humanitaire et en la conditionnant à des critères politiques. Il dénonce l’établissement de centres d’aide dans le sud de l’enclave, qu’il assimile à des "camps de détention" visant à vider le nord de ses habitants. Alors que les besoins humanitaires nécessitent l’entrée de 500 camions par jour, moins d’un dixième parvient à franchir le blocus israélien. Le mouvement palestinien appelle la communauté internationale à briser le siège et à instaurer un corridor humanitaire permanent.

Le mouvement de résistance palestinien Hamas a accusé jeudi Israël de provoquer intentionnellement une famine dans la bande de Gaza. Il a également mis en garde contre la mise en place de
"camps de détention"
sous couvert de distribution humanitaire.

Dans un communiqué, le Hamas affirme qu’Israël
"affame systématiquement plus de deux millions de Palestiniens à Gaza en restreignant l’aide humanitaire et en la conditionnant à des exigences politiques et sécuritaires".

Cette stratégie serait, selon le groupe, une forme d’
"ingénierie de la famine",
visant à instaurer une nouvelle réalité sur le terrain à travers ce qu’il qualifie de
"plan d’aide ghettoïsée"
, maquillant un crime en solution humanitaire.

Moins d’un dixième de l’aide nécessaire entre à Gaza


Après 81 jours de blocus israélien total, le Hamas estime que l’aide autorisée à entrer dans l’enclave
"n’est même pas une goutte d’eau dans l’océan face aux besoins réels".

Selon ses estimations,
au moins 500 camions humanitaires
sont nécessaires chaque jour pour répondre aux besoins fondamentaux de la population. Or, le nombre quotidien de camions autorisés à entrer représente
moins de 10 %
de cette quantité.

La crise humanitaire s’aggrave, alerte le groupe, notamment en raison des déplacements massifs de population, de l’effondrement du système de santé et de la malnutrition qui touche gravement les enfants.


Le Bureau des médias du gouvernement à Gaza a confirmé que
87 camions
sont entrés mercredi pour la première fois depuis près de trois mois. Toutefois, il a insisté sur le besoin crucial de 5
00 camions d’aide et 50 camions de carburant
par jour pour maintenir la vie dans des conditions de famine extrême.

Des camps de détention déguisés en centres d’aide ?


Le Hamas affirme également que l’armée israélienne
"utilise l’aide humanitaire comme couverture pour mettre en œuvre un plan similaire à des camps de détention dans le sud de Gaza",
qu’il qualifie de
"schéma colonial voué à l’échec face à la détermination de notre peuple"
.

Il appelle la communauté internationale et les organisations humanitaires à
"briser immédiatement le siège, rejeter la famine organisée et garantir un couloir humanitaire libre et permanent".

Une stratégie pour vider le nord de Gaza ?


Israël et les États-Unis ont récemment mis en place un nouveau mécanisme de distribution de l’aide, fortement critiqué. Celui-ci viserait à
dépeupler le nord de Gaza
en redirigeant les Palestiniens vers le sud, notamment vers Rafah.

Mardi, la radio de l’armée israélienne a rapporté que
les Palestiniens se rendant dans les centres d’aide au sud de l’axe Salah al-Din
se verront
interdire tout retour au nord de la bande de Gaza
.

Selon le média, Israël espère ainsi accélérer l’évacuation de la population du nord pour en
vider entièrement la région
.

Par ailleurs,
le radiodiffuseur public israélien KAN
a indiqué jeudi qu’
une entreprise américaine
commencera la distribution de nourriture dimanche via
quatre centres
, dont un dans le
corridor de Netzarim
, au centre de Gaza, et trois près de Rafah.

Depuis le 2 mars, Israël a maintenu une
fermeture totale des points de passage vers Gaza
, une mesure que les agences humanitaires considèrent comme responsable de la famine actuelle et de
nombreux décès
dans l’enclave palestinienne.

A lire également:




#Gaza
#Hamas
#famine à Gaza
#aide humanitaire
#Israël
#Rafah
#blocus de Gaza
#Netzarim
#détention Gaza
#génocide par la faim