Gaza: un ex-chef du renseignement israélien critique Netanyahu

La rédaction avec
09:5223/05/2025, vendredi
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Amos Yadlin, ancien chef du renseignement israélien.
Crédit Photo : X / X
Amos Yadlin, ancien chef du renseignement israélien.

Amos Yadlin, ancien chef du renseignement militaire israélien, appelle à la fin de la guerre à Gaza, soulignant l’érosion de la légitimité internationale d’Israël et la priorité donnée par la population israélienne au retour des captifs. Il critique Benyamin Netanyahu, accusé de s’appuyer sur des extrémistes. L’ambassadeur d’Israël à Bruxelles, Haim Regev, confirme que le soutien de l’Europe diminue face aux images de famine à Gaza. Malgré les appels internationaux, Israël maintient son offensive, sous le feu de la CPI et de la CIJ pour crimes de guerre et génocide.

Amos Yadlin, ancien directeur du renseignement militaire de l'armée israélienne entre 2006 et 2010, a vivement critiqué, jeudi, le Premier ministre Benyamin Netanyahu. Il estime que ce dernier
"manque de légitimité interne pour poursuivre la guerre"
et
"s'appuie sur un groupe spécifique d'extrémistes qui se soustraient au service militaire".

Yadlin a souligné que l’opinion publique israélienne accorde désormais la priorité au retour des captifs détenus à Gaza plutôt qu’à la poursuite du conflit.

"La majorité de la société israélienne souhaite le retour des captifs. Ce n’est qu’ensuite que le Hamas pourra être éliminé. Mais la priorité actuelle est de mettre fin à la guerre à Gaza",
a-t-il déclaré.

Selon lui, la légitimité internationale d’Israël est au plus bas, notamment en raison de la condamnation croissante des opérations militaires menées dans la Bande de Gaza.


"Je reviens tout juste d'Europe. Notre légitimité internationale est au plus mal et nous pourrions faire face à des sanctions européennes",
a-t-il déclaré sur la Knesset Channel, ajoutant :
"Cela pourrait être évité en mettant fin à la guerre à Gaza et en parvenant à un accord sur la question iranienne".

Ces déclarations interviennent dans un contexte de dissensions croissantes au sein des sphères politiques et militaires israéliennes, face aux conséquences à long terme de la guerre en cours contre les Palestiniens. L’isolement diplomatique croissant et les poursuites judiciaires internationales accentuent ces tensions.


Haim Regev, ambassadeur d’Israël à Bruxelles, a lui aussi tiré la sonnette d’alarme, déclarant que le soutien européen à Israël s'effrite sous l’effet des images d’enfants palestiniens affamés à Gaza.


Lors d’un point de presse avec des journalistes israéliens, cité par la chaîne publique KAN, Regev a reconnu que le soutien initial de l’Europe à Israël s’est
"érodé"
. De nombreux États membres de l’UE exigent désormais un cessez-le-feu et la libération des captifs israéliens.

"La pression exercée par l’Europe pour mettre fin à la guerre s’accroît"
, a-t-il affirmé, ajoutant:
"Les images en provenance de Gaza – notamment celles de nourrissons et d’enfants affamés, les gamelles vides – font basculer l’opinion publique en Europe".

Depuis le 2 mars, Israël impose un blocus strict à la Bande de Gaza, empêchant l’entrée de l’aide humanitaire et provoquant une famine meurtrière. Seuls 87 camions d’aide ont été autorisés à entrer, un chiffre dérisoire face aux besoins humanitaires. La majorité de l’aide reste bloquée aux postes-frontières.


Malgré les appels répétés de la communauté internationale en faveur d’un cessez-le-feu, l’armée israélienne poursuit son offensive contre Gaza depuis octobre 2023, faisant près de
53 800 morts palestiniens
, en majorité des femmes et des enfants.

En novembre dernier, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt contre le Premier ministre Benyamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour
crimes de guerre et crimes contre l’humanité
dans la Bande de Gaza.

Par ailleurs, Israël est poursuivi devant la Cour internationale de justice (CIJ) pour
crime de génocide
, en lien avec cette guerre contre l’enclave palestinienne.

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