Le ministre palestinien de la Culture, Atef Abou Seif, se trouvait dans la bande de Gaza le 7 octobre pour lancer la Journée du patrimoine palestinien lorsque la guerre entre Israël et la Palestine a éclaté. Il y est resté coincé 90 jours.
La cérémonie était prévue ce matin-là au musée Al-Qarara à Khan Younès, dans le sud de Gaza.
Guerre "hideuse"
Né à Gaza, Atef Abou Seif, 50 ans, raconte avoir passé les 48 premiers jours de la guerre avec son fils de 17 ans et des membres de sa famille dans le camp de réfugiés de Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
Ils se sont dirigés vers le sud, à Rafah, ville située à la frontière avec l'Égypte, que l'armée israélienne considère aujourd'hui comme la prochaine étape de sa campagne militaire.
De son séjour à Jabalia, en grande partie détruit, le ministre garde des souvenirs douloureux.
"Ecrire derrière les lignes"
Dans quel état vais-je retrouver Gaza?
Selon le ministère palestinien de la Culture, environ 24 instituts culturels et 195 bâtiments historiques, dont des mosquées et des églises, ont été endommagés ou totalement détruits par la guerre.
À son retour en Palestine, le ministre a exhorté les auteurs et universitaires palestiniens vivant à Gaza à décrire leur quotidien. Il en a fait un livre intitulé "Writing Behind the Lines" ("Ecrire derrière les lignes", en français), qui contient les récits de 24 écrivains.
L'un de ces écrits, intitulé "L'âne du retour", raconte l'histoire des habitants de Gaza contraints d'utiliser des charrettes tirées par des ânes pour se déplacer dans un contexte de grave pénurie de carburant.
D'autres relatent les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes déplacées dans leur propre pays, intitulés "De la maison de ma grand-mère à la tente", "Sept fois déplacés" ou encore "Nous espérons survivre".