Deux semaines après que la Cour internationale de justice (CIJ) a émis une injonction provisoire à l'encontre d'Israël dans l'affaire de génocide portée par l'Afrique du Sud, Israël continue de défier les décisions de la Cour, qu'il s'agisse d'autoriser l'aide humanitaire ou de commettre des massacres.
Dans l'affaire de génocide portée par l'Afrique du Sud, la CIJ a statué le 26 janvier qu'Israël devait s'abstenir de tout acte de meurtre, d'attaque et de destruction à l'encontre des habitants de Gaza et prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir un génocide.
La CIJ a ordonné à Israël de prendre des mesures immédiates et efficaces pour y parvenir.
À la suite de l'arrêt de la CIJ, le nombre de camions autorisés par Israël à entrer dans la bande de Gaza a diminué de 40 %
L'armée israélienne, qui occupe la bande de Gaza, a divisé la région en trois. Des points de contrôle de l'armée israélienne se trouvent dans les zones divisées. Le passage par ces points, y compris l'aide humanitaire, n'est pas autorisé sans la permission d'Israël.
Selon une compilation effectuée par le correspondant d'AA à partir des données publiées par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (UNOCHA) au début du mois de février, il convient de noter que le nombre de camions d'aide étant entrés dans la bande de Gaza après le 26 janvier a diminué malgré la décision claire de la CIJ sur l'acheminement de l'aide humanitaire aux civils.
En conséquence, Israël a réduit de 40 % le nombre de camions autorisés à entrer à Gaza pour l'aide humanitaire à la suite des arrêts de la CIJ.
C'est pourquoi la crise dans la bande de Gaza a atteint le niveau le plus élevé en termes de médicaments et de fournitures médicales, ainsi que de produits de première nécessité.
Avant la guerre israélienne lancée le 7 octobre, la moyenne quotidienne de camions d'aide entrant dans la bande de Gaza était d'environ 500, malgré le blocus.
L'ONU met en garde contre la famine
Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a déclaré le 5 février que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'avait pu mener que 10 des 61 opérations de secours prévues dans le nord de la bande de Gaza en janvier, les autres ayant été bloquées par Israël.
Le porte-parole a souligné que les missions d'aide aux hôpitaux et aux établissements de santé étaient également bloqués par les forces israéliennes.
Israël n'a pas cessé de tuer
Malgré les décisions de la CIJ, la plus haute instance judiciaire des Nations unies, Tel-Aviv n'a jusqu'à présent pris aucune mesure pour démontrer qu'il se conformait aux arrêts.
En fait, les rapports en provenance de Gaza montrent que même après le 26 janvier, Israël a poursuivi l'escalade de la violence, bombardant les civils et bloquant la plupart de l'aide humanitaire.
Bien qu'accusé de génocide et de crimes de guerre, Israël a bombardé, occupé et rendu inopérant de nombreux hôpitaux de la bande de Gaza et a frappé plusieurs centres de santé, dont l'hôpital Nasser de Gaza, même après la décision de la CIJ.
Préparation d'une attaque sur Rafah, où s'entassent les personnes déplacées
Dans la bande de Gaza, où vivent environ 2,3 millions de personnes, quelque 2 millions de Palestiniens ont été déplacés de force. La plupart des personnes déplacées se sont réfugiées dans la ville de Rafah, située au sud de la bande de Gaza, à la frontière avec l'Égypte.
La population de Rafah, qui comptait environ 280 000 personnes avant les attaques israéliennes, a plus que quadruplé pour atteindre plus de 1,2 million d'habitants.
Le Premier ministre, Benyamin Netanyahu et le ministre de la Défense, Yoav Gallant ont tous deux annoncé publiquement la semaine dernière leur intention de lancer une attaque terrestre sur Rafah.