
Les électeurs de Guinée-Bissau se rendent aux urnes ce dimanche pour élire leur président et renouveler leur Parlement, dans ce qui constitue le dernier test de démocratie depuis le retour du pays à la vie politique multipartite.
Douze candidats briguent la présidence, dont le chef de l’État sortant, Umaro Sissoco Embalo, qui postule pour un second mandat avec le soutien de la plateforme républicaine No Kumpu Guinea-Bissau. Il a promis de créer davantage d’emplois pour les jeunes et d’attirer des investissements étrangers dans le pays.
Parmi les autres candidats figurent l’ancien président José Mário Vaz, 67 ans, en fonction de 2014 à 2020, Fernando Dias, 47 ans, du Parti pour le Renouveau Social (PRS), considéré comme le principal challenger d’Embalo, et Baciro Dja, 52 ans, qui a exercé à deux reprises la fonction de Premier ministre sous le mandat de Vaz en 2015.
Samedi, le président par intérim de la Commission électorale nationale, M’Bapi Cabi, a exhorté les électeurs à se rendre aux urnes dans un esprit de civisme et de respect des règles. Il a assuré que la commission veillerait à ce que le scrutin se déroule en toute transparence et impartialité.
Un véritable test pour la démocratie
Depuis son arrivée au pouvoir en 2020, plusieurs tentatives de coup d’État ont été signalées contre Embalo, 53 ans, témoignant de profondes rivalités politiques. Lors de la dernière tentative en octobre, le président a accusé l’ancien Premier ministre Domingos Simões Pereira d’avoir orchestré un complot pour le renverser.
Selon Ochieng, le prochain président devra donner la priorité à la reconstruction de la confiance dans les institutions publiques, telles que le système judiciaire et la commission électorale. Il sera également crucial de réduire l’influence politique, de lutter contre la corruption et, éventuellement, de lancer un dialogue national, notamment avec le camp perdant, afin de limiter les menaces politiques.
Fernando Dias, l’un des candidats cette année, bénéficie du soutien de Pereira, principal rival d’Embalo lors du second tour en 2019. Pereira, membre du Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), qui avait mené le mouvement nationaliste pour l’indépendance en 1974, a été disqualifié cette année pour dépôt tardif de sa candidature.
Si Embalo est réélu, Ochieng estime qu’un dialogue avec l’opposition pourrait s’avérer nécessaire pour maintenir la stabilité et le pouvoir.
Depuis son indépendance du Portugal, la Guinée-Bissau a connu plusieurs coups d’État. Les analystes avertissent que la persistance d’atteintes aux institutions pourrait favoriser de nouvelles tentatives de renversement dans les mois et années à venir.
Les défis qui attendent le futur président
Selon Beverly Ochieng, la nouvelle présidence devra prioritairement se concentrer sur la réconciliation politique, la gestion des rivalités, la préservation de la légitimité des institutions et la mise en œuvre de réformes clés.
Quatorze partis politiques, dont une coalition, sont en lice pour les sièges législatifs.
La Guinée-Bissau n’a pas de Parlement en exercice depuis que le président Embalo, ancien général de l’armée, l’a dissout en 2023, accusant certains députés d’avoir fomenté un coup d’État. Le PAIGC avait remporté les dernières élections législatives la même année.







