Crédit Photo : ISAAC LAWRENCE / AFP
Le ministre de la Justice de Hong Kong, Paul Lam.
Le ministre de la Justice de Hong Kong a averti dimanche que partager en ligne des critiques sur la nouvelle loi de sécurité nationale pouvait être repréhensible en vertu de cette législation, qui punit notamment la sédition.
Entré en vigueur samedi, le texte prévoit des peines allant jusqu'à la prison à perpétuité pour trahison, insurrection, espionnage, sabotage et
"interférence extérieure".
Il a également étendu le crime de sédition à l'incitation à la haine envers le Parti communiste chinois. Dans une interview télévisée dimanche, le secrétaire à la Justice Paul Lam a expliqué qu'une personne partageant en ligne des critiques provenant d'autres pays ou utilisateurs à l'étranger pourrait commettre un délit, en fonction de son
"intention et de son objectif".
"Un scénario extrême pourrait être celui d'une personne publiant (les critiques) en ligne parce qu'elle y adhère, en y ajoutant des commentaires, des remarques supplémentaires, purement dans l'objectif d'inciter d'autres résidents à la haine"
envers l'exécutif de Hong Kong et le gouvernement central chinois, a détaillé M. Lam.
"Dans ce cas, bien sûr il y a un risque et une chance"
d'enfreindre la loi, a-t-il dit. Le chef de la sécurité hongkongaise Chris Tang a ajouté dans la même interview que, dans ce cas éventuel, des preuves comme
"ce que vous gardez chez vous ou les autres actes que vous avez commis"
pourront être utilisées.
"Comme je le dis souvent, si vous avez enfreint la loi, je finirai par trouver des preuves contre vous"
, a lancé M. Tang.
La dernière législation sur la sécurité nationale renforce celle imposée par Pékin en 2020 en réponse aux immenses et parfois violentes manifestations pro-démocratie qui ont secoué le territoire en 2019.
Près de 300 personnes ont été arrêtées en vertu de cette première loi, dont des dizaines poursuivies pour sédition, la plupart du temps pour avoir critiqué les autorités en ligne.
Les détracteurs de la loi affirment qu'elle a anéanti la société civile et l'opposition politique et que les nouvelles dispositions risquent d'encore plus saper les droits des habitants.
De leur côté, les autorités estiment que le dernier texte était nécessaire pour
des vides laissés par la loi de Pékin, citant aussi la
"responsabilité constitutionnelle"
de voter une telle législation comme le prévoit l'article 23 de la Loi fondamentale, la mini-Constitution qui régit cette ancienne colonie britannique depuis sa rétrocession à la Chine en 1997.
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