IA: Microsoft France écarte le risque d’une bulle

12:5918/12/2025, jeudi
AFP
Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France.
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Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France.

Pour Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, la diffusion rapide de l’intelligence artificielle dans l’économie écarte tout risque de bulle spéculative.

"Je ne crois pas du tout à la bulle"
de l’intelligence artificielle (IA), assure lors d’un entretien à la presse Corine de Bilbao, présidente de Microsoft France, qui dit constater une diffusion rapide de l’IA chez les entreprises comme chez les consommateurs.

Pour certains experts, les investissements colossaux dans l’IA semblent démesurés par rapport aux bénéfices générés, alimentant la crainte d’une survalorisation du secteur. Mais selon Corine de Bilbao, à la tête de la filiale française du géant américain des logiciels depuis 2021,
"il y a des signes forts"
de solidité, notamment le fait que cette technologie se diffuse
"dans toutes les sphères de la société"
.

Microsoft propose son propre assistant IA, baptisé Copilot, et contrôle 27 % du capital de la start-up OpenAI, créatrice de ChatGPT, le chatbot le plus utilisé au monde, dans laquelle Microsoft a investi plus de 13 milliards de dollars.

En France, 40,9 % des citoyens en âge de travailler ont adopté l’IA, assure Mme de Bilbao, contre 26,3 % aux États-Unis, ce qui place la France au cinquième rang mondial en matière d’adoption, selon une étude du Microsoft AI Economy Institute.


Un milliard d’agents IA


L’énergéticien français TotalEnergies utilise par exemple Copilot et des agents IA, capables de réaliser des tâches de façon autonome, à travers des cas d’usage
"dans la maintenance, les achats, la sécurité"
, énumère la dirigeante. L’assureur italien Generali a, de son côté,
"adopté massivement l’IA et automatisé plus d’un million d’opérations"
.

"Plus d’un milliard d’agents à l’échelle mondiale vont être diffusés dans les entreprises"
d’ici 2028, se félicite Corine de Bilbao, citant une étude de IDC pour Microsoft.

L’essor de l’intelligence artificielle dans les entreprises peut toutefois se traduire par des vagues de licenciements, comme chez Amazon, le groupe informatique HP, ou encore l’assureur allemand Allianz Partners.

Microsoft France, qui compte près de 2.000 employés, va de son côté supprimer 10 % de ses effectifs via un accord collectif de rupture conventionnelle sur la base du volontariat.
"C’est lié à la transformation de certains métiers, mais pas à l’IA"
, assure la dirigeante, précisant qu’en parallèle Microsoft recrute
"des profils plus techniques"
, comme des
"ingénieurs solutions"
, afin de répondre aux besoins de ses clients.

"L’IA suscite beaucoup de peur"
, reconnaît Mme de Bilbao.
"On préfère parler de salariés augmentés"
plutôt que d’emplois supprimés, poursuit-elle, de nombreuses tâches jugées rébarbatives pouvant être réalisées avec l’assistance de l’intelligence artificielle. Selon elle, l’enjeu central reste celui de la formation des salariés à ces nouveaux outils.

"Nouvelle économie"


"Il n’y aura pas de déploiement de l’IA s’il n’y a pas de valeur partagée, si l’ensemble des citoyens, des étudiants et des entreprises ne sont pas formés"
, souligne-t-elle. En France, le géant de Redmond (État de Washington) a déjà formé 250.000 personnes à l’IA, avec un objectif d’un million d’ici 2027, et entend accompagner 2.500 start-up françaises. Corine de Bilbao affirme:

Un écosystème complet se développe entre les fournisseurs de modèles de langage et les infrastructures : on est en train de créer une nouvelle économie autour de cette IA.

Microsoft a ainsi annoncé en 2024 un investissement de 4 milliards d’euros en France lors du sommet Choose France, afin d’agrandir ses centres de données dans les régions de Paris et de Marseille, et de construire un datacenter dans l’est du pays, près de Mulhouse.

"Ça avance très bien"
, assure-t-elle, sans préciser de date de mise en service.
"Cela ne pousse pas comme des champignons : ce sont des projets qui prennent généralement plusieurs années"
, entre le dépôt des permis, la construction et l’accompagnement.

Pour 2026, le défi sera de passer d’une intelligence artificielle
"expérimentale à une IA opérationnelle, qui délivre de la valeur pour les entreprises, à la fois sur leurs revenus et leur productivité, et qui les aide à se transformer"
, conclut-elle.

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