Israël accusé par des experts de dérive suprémaciste et de violation du droit international

12:3212/04/2025, samedi
MAJ: 12/04/2025, samedi
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Des Palestiniens transportent leurs effets personnels alors qu'ils arrivent dans la ville de Gaza pour fuir les quartiers de l'est de la ville suite aux ordres d'évacuation israéliens, le 11 avril 2025. Israël a repris ses frappes intenses sur la bande de Gaza le 18 mars, mettant fin à une trêve avec le mouvement palestinien Hamas négociée par les États-Unis, l'Égypte et le Qatar. Cette trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, prévoyait le retour de 33 otages israéliens en échange de la libération d'environ 1 800 détenus palestiniens. Depuis lors, plus de 1 500 personnes ont été tuées, selon le ministère de la santé du territoire palestinien auquel Israël a coupé l'aide plus d'un mois auparavant.
Crédit Photo : Bashar TALEB / AFP
Des Palestiniens transportent leurs effets personnels alors qu'ils arrivent dans la ville de Gaza pour fuir les quartiers de l'est de la ville suite aux ordres d'évacuation israéliens, le 11 avril 2025. Israël a repris ses frappes intenses sur la bande de Gaza le 18 mars, mettant fin à une trêve avec le mouvement palestinien Hamas négociée par les États-Unis, l'Égypte et le Qatar. Cette trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, prévoyait le retour de 33 otages israéliens en échange de la libération d'environ 1 800 détenus palestiniens. Depuis lors, plus de 1 500 personnes ont été tuées, selon le ministère de la santé du territoire palestinien auquel Israël a coupé l'aide plus d'un mois auparavant.

Un collectif composé d'anciens diplomates, de chercheurs et d'experts du Moyen-Orient alerte sur les dérives du gouvernement israélien, dans une tribune publiée vendredi par Le Monde.

Par voie de tribune, les auteurs estiment qu'Israël,
"État membre des Nations unies, réputé modèle de démocratie"
, ne respecte plus
"aucune des règles internationales"
dans la guerre qu'il mène contre les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.

Ce collectif, rassemblé au sein du groupe Bernardins-iReMMO, dénonce la création par Israël d'une
"Autorité d'émigration",
chargée de mettre en œuvre une
"opération logistique de grande envergure"
destinée à
"relocaliser"
des millions de Palestiniens.
Selon eux, il s'agirait d'un projet de déportation massive de la population palestinienne, d'abord à Gaza, puis en Cisjordanie.

Les signataires estiment que cette politique est rendue possible par le soutien des États-Unis depuis le retour au pouvoir de Donald Trump. Ils accusent le gouvernement de Benyamin Netanyahu d'être dominé par des
"factions religieuses nationalistes et suprémacistes"
qui cherchent à imposer une solution radicale à la
"question palestinienne".

Le collectif souligne également l'absence de réaction forte de la communauté internationale face à ce qu'il qualifie de
"nouvelle idéologie suprémaciste".
Il estime que cette idéologie, qui conjugue puissance militaire et absence de respect des droits humains, pourrait inspirer d'autres régimes autoritaires dans le monde.

Face à cette situation, les auteurs appellent l'Europe, et notamment la France, à sortir de son silence et à dénoncer clairement cette idéologie. Ils saluent l'annonce récente d'Emmanuel Macron envisageant la reconnaissance de l'État de Palestine en juin 2025, mais estiment qu'il faut agir immédiatement pour
"sauver les Palestiniens".

Au-delà du conflit israélo-palestinien, le collectif met en garde contre les conséquences plus larges de cette dérive idéologique.
"Si on accepte aujourd'hui des solutions radicales contre les Palestiniens, qu'en sera-t-il ailleurs ?",
interrogent-ils, appelant les sociétés civiles européennes à se mobiliser.

Cette tribune s'inscrit dans un climat international où les violations du droit humanitaire par Israël dans la bande de Gaza sont de plus en plus dénoncées par des organisations internationales.

Depuis la reprise des hostilités le 18 mars 2025, les attaques israéliennes ont causé la mort de plus de 1.500 Palestiniens, portant le bilan total à Gaza à plus de 50.000 morts depuis le début du conflit en octobre 2023. La majorité des victimes sont des civils, notamment des enfants et des femmes. Malgré l'annonce de cessez-le-feu, les violations persistent, aggravant la situation humanitaire déjà critique.


Pour rappel, la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël, le 26 janvier 2024, de prévenir tout acte de génocide à l'encontre des Palestiniens à Gaza et de permettre l'accès à l'aide humanitaire.
De son côté, la Cour pénale internationale (CPI) a émis, le 21 novembre 2024, plusieurs mandats d'arrêt, notamment contre le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans la bande de Gaza.

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