
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Sa’ar, a déclaré dimanche que l’armée israélienne se limiterait à sécuriser le transfert de l’aide humanitaire à destination de la bande de Gaza, sans participer à sa distribution.
Cette déclaration intervient alors que l’enclave palestinienne reste soumise à un blocus sévère.
Cette prise de position intervient peu après l’annonce faite par l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, du lancement d’une initiative humanitaire américaine en faveur de Gaza. Lors d’un événement organisé à l’ambassade américaine à Jérusalem, Huckabee a précisé que le président Donald Trump avait chargé son équipe de faire tout ce qui est en leur pouvoir pour acheminer de l’aide aux civils palestiniens.
Gideon Sa’ar a exprimé son plein soutien à cette initiative portée par l’administration Trump. Celle-ci s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie israélienne visant à évacuer les civils du nord de Gaza, une orientation qui suscite des préoccupations croissantes quant au risque de déplacement forcé de population.
Depuis le 2 mars, les points de passage vers la bande de Gaza restent fermés, empêchant l’entrée de nourriture, de médicaments et d’autres formes d’aide humanitaire. Cette fermeture aggrave une crise humanitaire déjà alarmante, comme le soulignent plusieurs rapports émanant d’organisations de défense des droits humains, d’instances internationales et de gouvernements.
Selon la Banque mondiale, près de 2,4 millions de Gazaouis dépendent entièrement de l’aide humanitaire. Le bureau des médias du gouvernement à Gaza affirme qu’au moins 57 personnes y sont mortes de faim depuis octobre 2023. De son côté, l’UNRWA indique que des centaines de milliers de Palestiniens ne peuvent se nourrir qu’une fois tous les deux ou trois jours en raison du blocus.
Depuis le début de l’offensive israélienne en octobre 2023, plus de 52 800 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, principalement des femmes et des enfants.
En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant, les accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité commis à Gaza. Israël fait également l’objet d’une procédure pour génocide devant la Cour internationale de Justice (CIJ), liée à sa campagne militaire contre l’enclave palestinienne.