Niger: une Autrichienne enlevée par des hommes armés à Agadez

11:3013/01/2025, lundi
AFP
Les forces armées du Niger patrouillent sur le site touristique de Cheriyet, dans la région d'Agadez, au nord du Niger, le 12 février 2020.
Crédit Photo : Souleymane Ag Anara / AFP Archive
Les forces armées du Niger patrouillent sur le site touristique de Cheriyet, dans la région d'Agadez, au nord du Niger, le 12 février 2020.

Une Autrichienne a été kidnappée dans la ville d’Agadez, au nord du Niger, a annoncé dimanche à l’AFP le ministère autrichien des Affaires étrangères, sans fournir de précisions sur l’identité des ravisseurs.

Selon le média local Air-Info, qui a alerté samedi soir sur cet enlèvement, des
"hommes armés"
ont enlevé Eva Gretzmacher, 73 ans, à son domicile. Elle vivait à Agadez depuis 28 ans, où elle dirigeait des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’autonomie des femmes, de l’écologie, de la culture et des arts.

Aucune autorité nigérienne n’a communiqué sur l’enlèvement jusqu’à présent, et la mairie d’Agadez, sollicitée, n’a pas souhaité faire de commentaire.

L’ambassade d’Autriche à Alger, responsable pour le Niger, est
"en contact direct avec le gouverneur d’Agadez",
a indiqué le ministère des Affaires étrangères autrichien, qui annonce également avoir envoyé
"une demande de soutien"
à son homologue nigérien.

D’après les informations d’Air-Info, les ravisseurs se sont présentés au domicile de Mme Gretzmacher samedi soir et ont forcé son gardien à ouvrir la porte. Ils sont ensuite entrés dans la maison et ont forcé Mme Gretzmacher à monter dans un véhicule "V6".

Aucun objet personnel n’a été dérobé lors du kidnapping, rapporte le média local, précisant que, déjà en 2021, elle avait été la cible de menaces d’enlèvement.


Ce pays pauvre de la bande sahélo-saharienne, dirigé par une junte militaire depuis le coup d’État de juillet 2023 qui a renversé le président Mohamed Bazoum, fait face à une insécurité croissante et à des attaques récurrentes de groupes armés, dont certains sont affiliés à Al-Qaïda ou à Daech.


Le dernier kidnapping d’Occidentaux au Niger remonte à 2010 et avait été revendiqué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Cinq Français, un Togolais et un Malgache, employés du groupe nucléaire français Areva (devenu Orano) et de son sous-traitant Satom, avaient été enlevés à Arlit, également dans le nord du pays. Relâchés en plusieurs vagues, leur captivité a duré entre cinq mois et un peu plus de trois ans pour les derniers libérés.

Depuis juin, un préfet et quatre militaires de sa délégation sont retenus en otage dans le nord du pays par le Front patriotique pour la justice (FPJ), un groupe rebelle hostile au régime militaire au pouvoir. Ils ont été kidnappés lors d’un guet-apens contre leur convoi dans la région d’Agadez, vaste étendue désertique frontalière de la Libye et de l’Algérie.


Parallèlement aux groupes rebelles et aux mouvements terroristes armés, le nord du Niger connaît ces dernières années une montée de l’insécurité, alimentée par une ruée vers les mines d’or artisanales qui attirent des milliers de jeunes Nigériens, Maliens, Tchadiens, Libyens ou Soudanais.

L’armée nigérienne a récemment lancé l’opération antiterroriste
"Garkoi"
(bouclier, en langue haoussa) pour surveiller les frontières avec la Libye, l’Algérie et le Mali. Elle fait régulièrement état de saisies de drogue, d’explosifs, d’armes et d’interpellations de présumés trafiquants.

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