Crédit Photo : Handout / TAIWAN PRESIDENTIAL OFFICE / AFP
Cette photo prise et diffusée par le bureau présidentiel de Taïwan le 19 juin 2024 montre le président taïwanais Lai Ching-te s'exprimant lors d'une conférence de presse au bureau présidentiel à Taipei.
La Chine a exhorté les Taïwanais à visiter "sans la moindre crainte" le continent et fustigé la décision des autorités insulaires de relever leur niveau d'alerte aux voyageurs, après des menaces de Pékin visant les indépendantistes.
Pékin avait annoncé la semaine dernière de nouvelles directives judiciaires, incluant la peine de mort, pour des cas
"particulièrement graves"
de partisans
de l'indépendance de Taïwan - île revendiquée par les autorités chinoises.
En réponse, le gouvernement insulaire a appelé jeudi les Taïwanais à éviter tout
en Chine continentale et à Hong Kong. Il a également relevé au niveau orange son avertissement aux voyageurs, soit le deuxième degré le plus élevé.
Une décision critiquée par Pékin. Les nouvelles directives chinoises
"visent uniquement le très petit nombre de partisans d'une +indépendance de Taïwan+, aux actions et propos malveillants",
a réagi vendredi soir Zhu Fenglian, la porte-parole du Bureau des Affaires taïwanaises - un organe du gouvernement chinois.
"La grande majorité des compatriotes de Taïwan qui participent aux échanges et à la coopération entre les deux rives du détroit n'ont pas à avoir la moindre crainte lorsqu'ils viennent ou partent de Chine continentale",
a-t-elle assuré.
"Ils peuvent venir avec enthousiasme et repartir pleinement satisfaits de leur séjour",
a-t-elle souligné.
La Chine estime que Taïwan, peuplée d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949.
Elle dit privilégier une
"réunification pacifique"
avec l'île, gouvernée par un système démocratique. Mais elle n'a jamais renoncé à employer la force militaire et envoie régulièrement navires de guerre et avions de chasse autour du territoire.
Les relations bilatérales sont exécrables depuis 2016 et l'arrivée à la présidence de l'île de Tsai Ing-wen, puis de son successeur Lai Ching-te, tous les deux étant membres du Parti démocrate progressiste (PDP) - mouvement traditionnellement pro-indépendance et à ce titre honni par Pékin.
"Les autorités du PDP inventent des prétextes" pour "entraver les échanges"
et
"inciter à la confrontation et à l'affrontement",
a affirmé vendredi la porte-parole chinoise Zhu Fenglian, en réaction à l'avertissement aux voyageurs.
De nombreux Taïwanais, dont l'immense majorité est de langue et de culture chinoise, sont présents en Chine continentale pour y travailler, étudier ou y faire des affaires.