La Tanzanie juge "infondées" des accusations de violations des droits humains

18:3425/04/2024, Perşembe
AFP
La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan arrive au stade de l'Indépendance à Windhoek, en Namibie, le 24 février 2024, pour le service commémoratif de feu le président namibien Hage Geingob.
Crédit Photo : Michael Petrus / AFP
La présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan arrive au stade de l'Indépendance à Windhoek, en Namibie, le 24 février 2024, pour le service commémoratif de feu le président namibien Hage Geingob.

La Tanzanie a qualifié jeudi "d'infondées" les accusations de violations des droits humains qui ont conduit mardi la Banque mondiale à suspendre le financement d'un projet touristique et écologique dans le pays d'Afrique de l'Est.

Le projet Regrow (Resilient Natural Resource Management for Tourism and Growth Project) a été créé dans le but d'améliorer la gestion de ressources naturelles et de sites touristiques dans le sud de la Tanzanie, selon la Banque mondiale.


Mais l'Oakland Institute, un groupe de réflexion basé aux États-Unis, a accusé dans un rapport publié l'an dernier le gouvernement tanzanien de
"tenter de forcer les communautés à quitter leurs foyers et leurs villages"
en ayant notamment recours à des
"exécutions extrajudiciaires"
et à des
"menaces d'expulsions".

Le rapport a pointé du doigt des violations graves des droits humains, dont des viols, subis par les communautés vivant près du parc national Ruaha, que le gouvernement prévoit d'agrandir dans le cadre du projet.

Après avoir
"reçu des informations qui suggèrent une violation de notre politique dans la mise en œuvre du projet Regrow"
, la Banque mondiale a annoncé
"suspendre tout déboursement futur avec effet immédiat".

Le porte-parole du gouvernement tanzanien, Mobhare Matinyi, a dénoncé jeudi des accusations
"infondées".

"Nos enquêtes préliminaires ont révélé que les allégations ne sont pas vraies. Nous attendons maintenant que nos collègues de la Banque mondiale nous fournissent leurs preuves à ce sujet",
a-t-il assuré.

La Tanzanie
"ne viole les droits de l'homme dans aucun projet de développement. Nous nous soucions sérieusement des droits des personnes et de leur dignité",
a-t-il poursuivi.

Selon l'Oakland Institute, le gouvernement tanzanien prévoit d'évacuer de force plus de 20 000 personnes pour étendre le parc.

Arrivée au pouvoir en 2021, Samia Suluhu Hassan a rompu avec la politique autoritaire de son prédécesseur John Magufuli, affichant sa volonté d'assouplissement des libertés politiques mais aussi d'ouverture aux investissements économiques étrangers.


Mais l'optimisme suscité par ces premières décisions avait été quelque peu douché par l'arrestation en juillet 2021 de plusieurs opposants politiques.


Le pays d'Afrique de l'Est est connu pour ses parcs naturels spectaculaires, comme le Serengeti, et compte également le Kilimanjaro, le plus haut sommet africain, ainsi que des îles dans l'océan Indien, dont Zanzibar.

Le secteur du tourisme a généré 3,37 milliards de dollars en 2023 avec une hausse des arrivées de l'étranger de 24 %, selon les données officielles.


À lire également:





#Tanzanie
#droitshumains
#tourisme
#environnement
#Samia Suluhu Hassan
#John Magufuli