Le CFCM dénonce une "déferlante de haine antimusulmane" après la profanation de deux mosquées

La rédaction avec
15:5431/10/2025, Cuma
AA
Le Conseil a par ailleurs mis en garde contre "la banalisation inquiétante du discours islamophobe" observée dans certains médias français.
Crédit Photo : X /
Le Conseil a par ailleurs mis en garde contre "la banalisation inquiétante du discours islamophobe" observée dans certains médias français.

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a dénoncé, vendredi, une "déferlante de haine antimusulmane" après les actes islamophobes commis les 28 et 29 octobre contre deux mosquées situées à Jargeau, dans le Loiret, et à Montpellier, dans le quartier du Petit-Bard.

Dans un communiqué, l’instance a condamné
"avec la plus grande fermeté"
ces attaques. Des inscriptions hostiles à l’islam ont été découvertes sur les murs de la mosquée du Petit-Bard, tandis que celle de Jargeau, déjà ravagée par un incendie criminel, a fait l’objet de nouvelles menaces faisant référence à ce sinistre dont les auteurs n’ont toujours pas été identifiés.

Le CFCM a évoqué une
"progression alarmante"
des actes antimusulmans, en hausse de 169 % durant les huit premiers mois de 2025, alors que leur taux d’élucidation reste faible.

L’organisation a également regretté la
"faiblesse des condamnations"
prononcées lors du procès, le 30 septembre, du groupe d’ultra-droite AFO, accusé d’avoir projeté des attentats contre des citoyens musulmans, y voyant
"un inquiétant message d’impunité"
.

Le Conseil a par ailleurs mis en garde contre
"la banalisation inquiétante du discours islamophobe"
observée dans certains médias français. Selon le communiqué, plusieurs personnalités politiques et intellectuelles contribuent, par leurs déclarations, à nourrir un climat de suspicion et de rejet envers les musulmans.

Florence Bergeaud-Blackler, la "pseudo-spécialiste de l’islam"


Le CFCM cite notamment l’ancien ministre Pierre Lellouche, qui a évoqué un
"problème colossal d’islamisation de la France"
, ou encore Éric Zemmour, décrit comme
"multirécidiviste"
et
"plusieurs fois condamné pour provocation à la haine"
, accusé de promouvoir un ouvrage
"à caractère islamophobe"
. Il mentionne également la chercheuse Florence Bergeaud-Blackler, présentée comme une
"pseudo-spécialiste de l’islam"
bénéficiant d’une large visibilité médiatique pour son livre sur le halal.

Face à cette situation, le CFCM appelle les pouvoirs publics à
"tout mettre en œuvre pour protéger l’intégrité des musulmans de France et de leurs institutions"
, et à faire reconnaître la lutte contre la haine antimusulmane comme une cause nationale à part entière.

L’organisation a enfin réaffirmé sa volonté de saisir la justice contre tout appel à la haine et a renouvelé sa demande de création d’une commission d’enquête parlementaire, ou à défaut d’une mission d’information, sur l’islamophobie en France.

Les actes islamophobes en forte hausse


Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) a recensé 1 037 actes islamophobes en France pour l’année 2024, soit une hausse de 25 % par rapport à 2023. Parmi ces faits figurent des agressions, des menaces, des profanations de lieux de culte ou d’inscriptions injurieuses visant des personnes ou des symboles musulmans.


Le ministère de l’Intérieur, de son côté, a rapporté 242 actes anti-musulmans pour l’année 2023, un chiffre en nette augmentation par rapport aux 121 recensés en 2022. Ces chiffres incluent les atteintes aux personnes comme aux biens.

Le CCIE, qui accuse les institutions françaises de ne pas prendre la pleine mesure du phénomène, alerte également sur le caractère
"structurel"
de l’islamophobie, souvent banalisée dans l’espace public ou politique.

Le 16 septembre 2025, une enquête de l'institut de sondage Ifop commandée par la Grande Mosquée de Paris (GMP) dévoilait que 66 % des musulmans affirment avoir subi des comportements racistes au cours des cinq dernières années.


A lire également:







#France
#islamophobie
#Le Conseil français du culte musulman