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L’humoriste Pierre-Emmanuel Barré
Le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez, a saisi la justice après les propos de l’humoriste Pierre-Emmanuel Barré dans l’émission La Dernière sur Radio Nova, qui avait qualifié la police et la gendarmerie françaises de "violeurs" et de "meurtriers".
Selon des médias, ces propos ont été jugés
par le ministre. La radio, qui soutient l’humoriste, a affirmé être
"attachée à la liberté d’expression"
et a défendu le droit de satire, estimant que
"préserver la liberté de ceux qui font rire, c’est protéger la santé de notre démocratie"
.
Dans sa chronique diffusée dimanche sur la bande FM puis en podcast lundi, Pierre-Emmanuel Barré a dénoncé ce qu’il considère comme des dérives structurelles au sein des forces de l’ordre, qualifiant la police et la gendarmerie d’
"institutions structurellement violentes, racistes et déresponsabilisantes"
.
"La police et la gendarmerie, c’est Daech"
Il faisait référence à l’affaire de deux policiers mis en examen pour viol à Bobigny, en région parisienne, ainsi qu’aux images publiées par Mediapart et Libération montrant des interventions de gendarmes lors du mouvement contre les "mégabassines" à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en mars 2023. L’humoriste a déclaré :
Des viols, des mutilations, des meurtres, et des personnes qui se filment en train de faire tout ça en rigolant… En fait, la police et la gendarmerie, c’est Daech avec la sécurité de l’emploi.
Ces propos ont immédiatement suscité des réactions de syndicats. Le syndicat UN1TÉ a indiqué avoir
"immédiatement demandé des suites judiciaires"
, ce qui a conduit Laurent Nuñez à déposer une lettre-plainte auprès du parquet de Paris.
La polémique survient peu après les commémorations du 10e anniversaire des attentats du 13-Novembre, bien que Radio Nova ait précisé que la chronique
"n’a aucun lien avec ces événements"
.
Les propos de Pierre-Emmanuel Barré font écho à plusieurs affaires récentes impliquant des violences policières. En Seine‑Saint‑Denis, deux fonctionnaires affectés au dépôt du tribunal judiciaire de Bobigny ont été mis en examen et placés en détention provisoire pour
et
"agression sexuelle par personne abusant de l’autorité conférée par ses fonctions"
, après la plainte d’une femme détenue dont ils avaient la garde.
429 victimes de violences sexuelles
Dans les Bouches‑du‑Rhône, un agent de police est poursuivi pour avoir agressé une touriste britannique menottée dans un véhicule de police.
Une enquête menée par le média Disclose, en collaboration avec plusieurs titres, a recensé 429 victimes de violences sexuelles imputées à des policiers ou gendarmes entre 2012 et 2025 et identifié plus de 200 agents mis en cause.
Les images publiées par le média d’investigation Mediapart et le journal Libération montrent également des interventions violentes de gendarmes lors de la manifestation des « mégabassines » et relancent le débat sur l’usage des armes et des tirs tendus en opération de maintien de l’ordre.
Le tribunal correctionnel de Nice a, pour sa part, condamné trois policiers à 12 mois de prison avec sursis et six mois d’interdiction d’exercer pour violences et injures à caractère raciste envers un jeune homme interpellé dans le quartier des Moulins. Deux autres policiers présents lors des faits ont été relaxés.
Face à cette polémique et aux affaires judiciaires en cours, Radio Nova défend la liberté de satire et le ministère de l’Intérieur suit les procédures engagées.
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