Le Président du Burkina Faso, Capitaine Ibrahim Traoré.
Le président burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, s'est insurgé lundi soir contre la corruption et l'augmentation des dépenses dans l'Administration publique, dans un message diffusé sur la Radiodiffusion Télévision du Burkina (RTB).
"Nous nous sommes rendus compte que le fonctionnement de l'Administration publique prend tellement de place dans notre budget que nous étions obligés de lire ces milliers de pages du projet de budget de l'Etat (...) de faire venir chaque responsable et d'essayer de rationaliser pour que le budget serve à faire des investissements socio-économiques structurants de base au profit de nos masses populaires",
a déclaré Traoré.
Il a assuré que tous ceux qui ont participé à l'exercice ont reconnu que
"nous avons assez de dépenses dans le fonctionnement; et nous allons continuer, dans ce sens, à minimiser les dépenses de fonctionnement de l'Administration publique pour pouvoir investir mieux au profit de nos populations".
"Tout ce qui peut être économisé doit être économisé et investi au profit de nos populations. L'eau potable n'est pas une garantie pour tout le monde ici au Burkina Faso. Nous sommes aujourd'hui en train de lutter aussi pour la souveraineté alimentaire. Il y a tellement de défis qu'il faille économiser au maximum pour pouvoir relever ces défis-là",
a-t-il ajouté.
Le président burkinabè a souligné qu'un
"réseau de malfrats"
a été décelé au sein de l'Administration publique, notamment au ministère de l'Action humanitaire, et que désormais des mesures seront prises contre les coupables des actes de corruption dans le pays.
"Je tiens à vous informer que malheureusement, au cours de ces derniers temps, à la suite d'une dénonciation par une plainte, nous avons découvert un réseau de malfrats, malheureusement, au sein du ministère de l'Action humanitaire. Ce ministère qui était censé agir au profit des plus démunis, c'est dans ce ministère que des gens se sont permis de détourner de l'argent, des milliards en 2024. Ils ont détourné plusieurs milliards",
a-t-il révélé.
Il a expliqué que la police a fait un
"excellent"
travail d'enquête qui a permis de découvrir beaucoup de biens, des véhicules de luxe, et un bon nombre d'éléments saisis.
"Et l'affaire a été transférée à un tribunal. C'est pour dire que si nous ne mettons pas du sérieux dans le contrôle, il y aura toujours ce genre de personnes qui croient que tout est permis",
a-t-il indiqué.
Traoré a fait savoir que des agents publics ont été arrêtés dans cette affaire et que les investigations se poursuivent. Il a interpellé la Commission de règlement des dysfonctionnements, mise en place pour dénicher
"tous ces voleurs qui se cachent dans l'Administration publique".
"Nous ne pouvons pas tolérer cela en ces instants de lutte contre le terrorisme, où des gens se sacrifient sur le terrain, et d'autres, à l'arrière, se permettent de voler des milliards pour se mettre dans le luxe. C'est difficile à cerner, cette situation. En plus de tout ça, il y a des Burkinabè qui manquent de patriotisme",
a-t-il lancé.
Traoré a également salué la tenue du Salon international de l'Artisanat de Ouagadougou (SIAO) et du Tour Cycliste international du Faso, qui se sont achevés dimanche sans difficultés majeures,
"témoignant ainsi la résilience du peuple burkinabè".
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