Le Sénégal renforce sa législation contre le financement du terrorisme

La rédaction
16:469/02/2024, vendredi
Yeni Şafak
Président de la République du Sénégal, Macky Sall.
Crédit Photo : Macky Sall / Média X
Président de la République du Sénégal, Macky Sall.

Le Sénégal se distingue en Afrique de l'Ouest comme l'un des rares pays à n'avoir pas encore été touché par des attentats terroristes. Malgré sa frontière orientale partagée avec le Mali, un pays en proie à une crise sécuritaire depuis plus d'une décennie, le Sénégal a réussi à contenir les menaces terroristes grâce à une législation robuste et proactive.

Depuis les années 2000, le Sénégal a adopté une série de lois visant à contrer le terrorisme sur son territoire. Face à l'émergence de groupes terroristes dans la région sahélo-saharienne, le pays a continué à renforcer son cadre juridique pour prévenir toute tentative d'implantation ou de promotion d'activités terroristes sur son sol.


La dernière initiative en date remonte au 2 février 2024, lorsque les autorités sénégalaises ont présenté un projet de loi relatif à la lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et la prolifération des armes.


Ce projet vise à combler les lacunes constatées dans l'application de la législation antiterroriste existante, notamment en conformité avec les normes internationales telles que la Recommandation 5 du Groupe d'action financière (GAFI).

La nouvelle loi soumise aux députés et adoptée récemment élargit les infractions liées au financement du terrorisme. Elle inclut désormais le financement des déplacements de personnes impliquées dans des activités terroristes, ainsi que l'incrimination du financement du terrorisme indépendamment de l'origine licite des fonds.


Cette évolution législative répond aux exigences de la Convention sur le financement du terrorisme et vise à renforcer la capacité du Sénégal à lutter contre cette menace mondiale.

Une des motivations derrière cette réforme législative est la réponse aux cas d'embrigadement de ressortissants sénégalais par des groupes terroristes entre 2015 et 2016.


Bien que de nombreux individus aient été recrutés, bon nombre n'ont pas été en mesure de financer leur voyage vers les zones de conflit, notamment en Afrique du Nord et en Afrique de l'Ouest, où des organisations telles que Daesh et Al-Qaida sont actives.


Dans l'affaire communément appelée
"affaire Imam Ndao"
, où une trentaine de personnes étaient impliquées dans des activités terroristes, les condamnations étaient principalement liées à l'association de malfaiteurs plutôt qu'au financement du terrorisme, malgré des preuves de mouvements financiers suspects.

En mettant à jour son dispositif répressif, notamment en renforçant le volet financier de la lutte contre le terrorisme, le Sénégal affiche sa détermination à prévenir les menaces présentes et futures.


Cette démarche témoigne de l'engagement du pays à maintenir la sécurité et la stabilité dans la région, tout en se conformant aux normes internationales de lutte contre le terrorisme et le blanchiment d'argent.


Souleymane Fall

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