Les Sénégalais sont appelés à se mobiliser vendredi contre le report de la présidentielle au cours d'une journée test du rapport de force entre le pouvoir du président Macky Sall, la société civile et l'opposition.
Un nouveau collectif de groupes citoyens et religieux et d'organisations professionnelles a demandé aux fidèles de se rendre à la grande prière musulmane hebdomadaire en tout début d'après-midi vêtus de blanc et des couleurs nationales.
Les initiateurs de cet appel ne sont pas identifiés. Mais des candidats à la présidentielle initialement prévue le 25 février et reportée à la dernière minute au 15 décembre, comme Anta Babacar Ngom et Thierno Alassane Sall, ont dit leur intention d'aller manifester.
Mais le choc s'est à peine matérialisé ailleurs que sur les réseaux sociaux. Des tentatives de manifestations ont été réprimées et des dizaines de personnes interpellées.
De telles manifestations sont soumises à un régime d'autorisation, et rien n'indique qu'une demande ait été déposée. Les autorités ont communément interdit de telles manifestations et empêché leur tenue ces dernières années.
Des dizaines de personnes ont été tuées et des centaines arrêtées depuis 2021 lors de différents épisodes de contestation.
Protester pacifiquement
Le président Sall a décrété samedi le report de la présidentielle, trois semaines seulement avant l'échéance, en pleine bagarre politique sur les candidatures retenues ou écartées pour le scrutin.
Elle a aussi voté le maintien de M. Sall au pouvoir jusqu'à la prise de fonctions de son successeur, vraisemblablement début 2025. Le deuxième mandat de M. Sall expirait officiellement le 2 avril.
Après avoir entretenu le doute pendant des mois, il a répété à différentes reprises, et encore mercredi soir, l'engagement pris en 2023 de ne pas se représenter.
Il a ordonné au gouvernement, et en premier lieu au ministère de la Justice, de prendre des mesures concrétisant cette volonté. Ces instructions ont été interprétées comme pouvant concerner les personnes détenues.