
Lors d’une conférence de presse conjointe au Caire avec le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi, Emmanuel Macron a réaffirmé lundi l’opposition ferme de la France et de l’Égypte à toute tentative de déplacement forcé des Palestiniens ou d’annexion de Gaza et de la Palestine occupée.
Il a souligné que de telles actions constitueraient une violation du droit international et représenteraient un grave danger pour la stabilité régionale, y compris pour Israël.
Le président français a dénoncé la reprise des frappes israéliennes sur Gaza, qu’il considère comme un recul pour les civils, les otages, leurs proches et l’ensemble de la région.
Il a une nouvelle fois appelé à un cessez-le-feu immédiat, à la libération de tous les otages détenus par le Hamas, et à la reprise des négociations.
Macron a également exprimé son soutien au plan de reconstruction de Gaza adopté par la Ligue arabe début mars. Il a salué le rôle de l’Égypte dans ce processus, qui prévoit une gouvernance palestinienne de l’enclave confiée à l’Autorité palestinienne, sans implication du Hamas, jugé incompatible avec la sécurité d’Israël.
Abdel Fattah Al-Sissi a partagé cette position, déclarant que la paix au Moyen-Orient ne peut être atteinte tant que le peuple palestinien continue de souffrir. Il a lui aussi condamné tout déplacement de population et insisté sur l’urgence d’un retour au cessez-le-feu.
Concernant la Syrie, Al-Sissi a exigé la fin de l’occupation israélienne de ses territoires, tandis que Macron a plaidé pour une Syrie unie, souveraine, stable et engagée contre le terrorisme. Il a lié cette stabilité à celle du Liban, rappelant l’importance de respecter le cessez-le-feu et de garantir la pleine souveraineté du pays pour qu’il puisse assurer sa propre sécurité.
Sur le dossier du Soudan, Macron a promis que la France ne tournerait pas le dos au pays dans sa quête de paix. Il a également évoqué l’Ukraine, exhortant la Russie à mettre fin à ses bombardements contre les civils et à accepter un cessez-le-feu sans conditions.
Enfin, Macron a annoncé un soutien financier via l’Agence française de développement (AFD), à hauteur de 260 millions d’euros en dons et prêts pour aider la population syrienne. Il a conclu son déplacement en Égypte par une réunion tripartite avec le roi Abdallah II de Jordanie, centrée sur la situation à Gaza.
Cette visite d’État de deux jours, commencée dimanche, vise également à renforcer les liens stratégiques entre Paris et Le Caire, notamment dans les domaines des transports, de l’énergie, de la santé, de la culture, et de l’éducation. Il s’agit du premier déplacement officiel de Macron en Égypte depuis octobre 2023, période à laquelle Israël intensifiait ses attaques sur Gaza.