La mission de l'ONU poussée hors du Mali est forcée par les agissements de la junte au pouvoir à précipiter son départ et à saboter le matériel laissé derrière elle, avant de risquer la vie de ses Casques bleus sur la route faute d'autorisations de vol.
Voici un tableau de cette opération d'ampleur et à risques qui met fin à dix années d'efforts pour tenter de stabiliser un pays en proie au terrorisme et à une crise multidimensionnelle profonde.
Tensions tous azimuts
Les différents acteurs armés se disputant le contrôle du territoire dans le nord cherchent à profiter de l'évacuation des camps de la Minusma. L'armée s'empresse de les récupérer. Les groupes séparatistes à dominante touareg qui s'y opposent ont repris les hostilités contre l'armée. Le Groupe (GSIM), affilié à Al-Qaïda, a, lui, multiplié les attaques.
La Minusma décroche donc en pleine escalade militaire, rendue plus dangereuse par ce qui est perçu comme les restrictions imposées par les autorités à ses capacités de manœuvre.
Contingents attaqués
Même cas de figure avec le retrait, le lendemain, d'Aguelhok, faute d’autorisation de vol.
Ces convois ont subi des attaques à l’engin explosif qui ont fait des blessés, selon la Minusma. Elles ont été revendiquées par le GSIM. Un conducteur de camion a été gravement blessé et deux autres légèrement jeudi, quand des hommes armés ont ouvert le feu sur un convoi logistique parti d'Ansongo, autre camp à évacuer, a rapporté la mission.
Matériel abandonné
Des camions citernes destinés à ravitailler les convois sont également coincés à Gao.
Défiance exacerbée
Une telle allégation, fondée sur aucune preuve, reflète la défiance entre Minusma et junte.
Et maintenant Kidal
Les tensions risquent d'augmenter avec le départ de Kidal, fief de la rébellion touareg, enjeu majeur de souveraineté.
Un responsable de la mission a indiqué que les effectifs non-essentiels avaient commencé à s'en aller.