Entrée du consulat français à Istanbul en Türkiye. Crédit photo: AGENCE ANADOLU
Les familles-franco-turques, dont les proches se retrouvent sans logement suite aux violents séismes qui ont frappé le sud de la Türkiye, souhaitent pouvoir les accueillir temporairement en France et demandent donc que les formalités administratives soient réduites afin de faciliter l'octroi de visas.
Lundi 6 février, d'abord à l’aube, puis dans l'après-midi, la Türkiye a été secouée par un double tremblement de terre d’une force dévastatrice inédite, 7,7 et 7,6 degrés, respectivement. Les répliques enregistrées par milliers les jours suivants n'étaient pas moins redoutables, bien que d'une intensité inférieure.
Aussitôt, les Turcs vivants à l’étranger se sont organisés pour collecter et envoyer les premières aides.
Mais au-delà des aides, désormais, de nombreuses personnes vivant en France souhaitent aider des proches sans abri dans les régions touchées par les tremblements de terre.
Ainsi, un appel est lancé pour une solution rapide, sans formalités bureaucratiques ou administratives inutiles, qui doit permettre un accueil temporaire et à court terme chez des proches en France, dès lors qu'ils s'engagent à les prendre en charge.
"Ce serait un véritable signe de solidarité et d'humanité"
, pour l’avocat franco-turc, Selçuk Demir, qui a été un des premiers à lancer l’appel.
Dans un entretien accordé à Anadolu, il explique les raisons qui l'ont poussé à lancer un tel appel.
"Nous avons lancé un appel au gouvernement français pour que celui-ci facilite l’octroi de visa dit 'humanitaire' pour les victimes du séisme afin qu’elles puissent rejoindre leurs familles en France"
, explique l’avocat franco-turc.
L’avocat réclame ainsi que les
"demandes de ces personnes, en raison de la situation, soient prises en compte en urgence"
.
Conscient que certains points peuvent bloquer la situation, l’avocat tempère en indiquant que les critères peuvent être stricts notamment
"l’obligation de ressources pour pouvoir prendre en charge ses proches"
.
La France ne s’engage pas pour le moment
Se félicitant que ces appels soient relayés par de nombreuses personnalités et associations, Demir ajoute que "
la question a été posée à la ministre des Affaires étrangères lors d’un débat à l’Assemblée Nationale"
.
Regrettant, néanmoins, les réponses évasives de la ministre, Catherine Colonna, Demir note
"qu’elle a simplement indiqué, devant les élus, que des procédures spéciales seront mises en place pour délivrer plus rapidement les visas"
.
Par ailleurs, l’avocat dit recevoir de nombreux appels de personnes qui souhaitent faire venir les membres de leur famille et, dans ce sens, il recueille les témoignages des personnes qui font la demande de visa.
Il rappelle, par ailleurs, que lors de la demande, les requérants doivent
"justifier qu’ils sont bien victimes du séisme et que les proches doivent justifier de ressources suffisantes pour subvenir à leurs besoins le temps nécessaire"
. Et de conclure:
À l’heure actuelle, nous n’avons pas assez de retours pour pouvoir affirmer que l’octroi des visas est facilité.
Des élus franco-turcs écrivent au président de la République
Pour appuyer ces demandes, une association créée essentiellement par des élus d’origines turques a envoyé une lettre au président de la République française, Emmanuel Macron.
Dans ce courrier, consulté par Anadolu, le Cercle d’Amitié France-Turquie remercie la France
"pour la coopération et l’aide qu’elle a apportée aux victimes du séisme"
.
Rappelant que le séisme a fait plus de 41 000 morts et fait des centaines de milliers de blessés, l’association signale
"la disparition de familles entières"
.
Se félicitant pour la solidarité internationale, les élus soulignent
"leur devoir humain d’agir pour les victimes"
et souhaitent que
"leur patrie, la France, puisse les aider dans ce sens"
.
"Nous sollicitons votre bienveillance afin de faciliter les démarches administratives quant à l’obtention d’un visa français pour les victimes et les proches de celles-ci"
, écrivent ainsi au Président, les membres de l’association.
"Nous avons souhaité entreprendre cette démarche dans le but de faire oublier l’incroyable violence et le drame que les victimes ont subis"
, explique à Anadolu, Murat Guldal, président de l’association.
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